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16 mars 2009

Testament (gballand)

Dans son testament, elle avait demandé à être incinérée, exprès ; il détestait les crémations. Elle avait aussi exigé qu’il immerge lui-même ses cendres en pleine mer ; il avait l’eau en horreur.
S’il avait su, il ne l’aurait pas tuée.

8 mars 2009

Quand « l’amour » tue (gballand)

violence

Valparaiso (Chili) : en janvier dernier, Priscilla Solari et Cristian Rojas ont mis en place un projet artistique permettant de rendre visible, dans l’espace urbain, la violence qui s’exerce quotidiennement contre les femmes. A ces robes de mariées, sans visages, sont associées les armes avec lesquelles ces femmes ont été assassinées.
L’exposition montre 62 robes : 62, le nombre de femmes qui ont été tuées au Chili en 2007. 62 « anges » décapités par la violence masculine, 62 robes qui, de leurs yeux absents, attendent les bourreaux à venir pour leur chuchoter, de leur voix étranglée, qu’il faut en finir avec cet « amour » mortuaire.

* Ces informations  ont été lues, en partie, sur le site de « radioplaceres » une radio alternative de Valaparaiso.

PS : Je vous conseille de voir le film de Iciar Bollain « Te doy mis ojos » - sorti en France sous le nom de « Ne dis rien » - qui analyse parfaitement le mécanisme inexorable de la violence - ici masculine - dans un couple ; une violence qui tue tout, même ce qu’il y a de profondément humain chez un homme : le besoin d’aimer et d’être aimé.

5 mars 2009

Juste rêveuse (MBBS)

- Ah ! Te voilà, ce n’est pas trop tôt.

- Je n’ai pas droit à des vacances ?

- Des vacances, oui, mais ce n’est pas une raison pour me laisser tomber.

- Que vas-tu imaginer, jamais je ne te laisserais tomber…mais tu as raison, j’ai eu comme une sorte de flemme, doublée d’un vide total d’imagination. C’était le néant, peut-être par le fait que ma tête était pleine et que mon corps, vidé de son énergie par tous mes problèmes, refusait de fonctionner au niveau des idées.

- Et maintenant, que comptes-tu faire ?

- Et maintenant, que vais-je faire…comme le chantait si bien Gilbert Bécaud. Sais-tu qu’il neige à Lausanne ? Il faut que je retourne mettre des boules pour les oiseaux, j’aime les observer venir picorer, je cherche de quels oiseaux il s’agit dans mon grand livre et je découvre, à travers mes jumelles, des caractéristiques que je ne connaissais pas.

- C’est vrai que tu es une fan de la nature.

- Si peu, mais je me ressource à travers elle. J’aime la neige, je suis heureuse même si autour de moi, je n’entends que des gens râler. Nous sommes en hiver que diable, pour une fois que nous en avons un, blanc à souhait, comme dans les livres que j’ai lu tout au long de ma jeunesse. La seule chose qui me chagrine, c’est qu’en ville, d’immaculée, elle devient vite noire, balayant par sa laideur son effet apaisant. J’adore me lever alors qu’il a neigé toute la nuit. Il y a comme un silence feutré apaisant, un message qui nous dirait : levez le pied, prenez le temps de vivre, écoutez la nature, profitez du moment présent…

- Philosophe maintenant ?

- Tu te moques et tu as raison. Non, je ne prétends pas être philosophe, juste rêveuse…

27 février 2009

Une langue étrangère, sinon rien (gballand)

Vous pensiez qu’étudier une langue étrangère était une perte de temps ? Vous doutiez de l’importance des langues ? Vous n’imaginiez pas qu’une langue étrangère pouvait  vous sauver la vie ?
Allez donc voir cette vidéo -  « The importance of being bilingual » ! Après,  vous vous précipiterez sur la première méthode de langue venue... question de survie !

« Qui ne connaît pas de langues étrangères ne connaît pas sa langue » disait Goethe.

23 février 2009

Le rein (gballand)

Elle décida de divorcer, son mari lui devenait li-tté-ra-le-ment insupportable. Contrarié, celui-ci saisit aussitôt son avocat : si elle divorce, qu’elle me rende mon rein ! C’était un don par amour et elle ne veut plus de mon amour, se justifia-t-il le plus sérieusement du monde.

PS : brève écrite à partir d’une histoire vraie

21 février 2009

Le loto (gballand)

Pendants 15 ans,  tous les mardis, elle avait joué invariablement  les numéros 1, 2 , 3, 4, 5, 6. Ce soir-là, elle vit apparaître sur l'écran de télévision les boules 4, 5, 6, 7, 8 et  9. Désespérée, elle avala deux tubes de somnifères. Ce fut son dernier loto.

19 février 2009

Les mots (gballand)

J’ai servi tous mes mots* et vomi toute ma bile. Je suis exsangue, murée dans la marge de ma page blanche. On ne repasse jamais les plats, je devrais le savoir. Mon corps résonne du meurtre de mots avortés et mes phrases sont des friches où la colère grave ses lettres dans la terre sèche. Un jour j’y mettrai le feu, je le ferai, et quand les flammes jailliront, les mots  seront bien forcés de sortir en gueulant leur rage de vivre.

* Je me suis inspirée de la phrase de Lidia, du blog « petites régurgitations »   pour écrire ce texte.

14 février 2009

Un coup de vieux (gballand)

Samedi dernier, notre fils est parti dormir chez un ami. En fermant les volets, à 19 h 30 exactement, mon mari m’a dit : « Tiens, ce soir on s’entraîne à être vieux ! »
Lente de nature, je lui ai demandé pourquoi. Il m’a répondu laconique.
- Eh bien, ce soir, Thomas n’est pas là !
Depuis une semaine, tous les soirs, à 19 h 30 précisément, je pense à ce que mon mari m’a dit et je prends un nouveau coup de vieux ! Jusqu’à quand ?

12 février 2009

Au rapport ! (gballand)

Jeudi, au rapport : je suis inspectée ! Ce qui me gêne dans l’inspection, c’est le fait d’être jugée sur une petite heure de cours et le côté « chien savant » que cette visite induit ! On vient vous voir tellement rarement  – une fois tous les 5, 8 ou 10  ans -  qu’on vous incite presque à "déballer" toute la panoplie de ce que vous savez faire, comme au cirque - pirouettes,  doubles sauts périlleux avant et arrière,  équilibres, roues etc. – le tout, bien sûr dans le cadre de ce que le Dogme autorise.
Pour aujourd’hui j’ai tout simplement décidé de faire « la même chose » que d’habitude : pourquoi feindre ? D’ailleurs les élèves seraient les premiers surpris. Ce sera donc le menu familial, ni plus, ni moins, mais avec les crispations de  mâchoire et le nœud à l’estomac en plus !
Je me souviens de ma dernière inspection où il m’avait été dit, sans rire : « Il faut faire rêver les élèves… » Vaste programme ! Je ne sais pas pourquoi, mais faire rêver un public d’adolescents « captifs », rarement complices de ses apprentissages, me semble relever du tour de force…
Mais vous, vous savez peut-être  faire rêver ?

PS :  I will survive ! J’adore cette vidéo décalée…

11 février 2009

Cadeau empoisonné (MBBS)

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Il était une fois deux ballons qui se regardaient gonfler de satisfaction. Ils comparaient leur volume, l’un enviant la couleur flamboyante de l’autre alors que celui-ci justement trouvait la sobriété de l’autre plus adéquate au sérieux de la manifestation.

Leur enveloppe fine s’élevait en tanguant, parfois se touchant pour mieux se bousculer. C’était la course pour savoir qui monterait en premier dans ce ciel sans nuage et finalement, ce fut le bleu qui l’emporta. Victoire éphémère qui ne valait rien car le ballon bariolé le rattrapa pour commencer une valse de haut et de bas ponctuée par les seuls bruits de la flamme qui se la jouait belle.


Cramponné au rebord de la nacelle, il ne dit rien. Il a le vertige, une frousse bleue mais stoïque, il se tait de peur d’enlever toute la joie de sa Valentine qui pense avoir trouvé le cadeau idéal à l’occasion de cette foutue fête des amoureux qu’on se doit de fêter ! Il hait ces journaux et toute cette farce commerciale qui encouragent les idées les plus folles pour montrer à l’autre son amour. Et l’année prochaine, que va-t-elle lui mijoter, un saut à l’élastique ?

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