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Presquevoix...
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3 avril 2009

Malentendu (gballand)

A la fin – conclut-elle énervée -  j’en ai eu marre et j’ai mis un terme à notre conversation ;  parce que je ne lui avais parlé pour qu’elle me parle d’elle, mais pour parler de moi !

31 mars 2009

Un garçon parfait (MBBS)

Il était un garçon parfait, le gendre idéal, le fils dont toute mère rêvait, le mari que chaque femme aurait voulu avoir, le père que tout enfant pouvait imaginer.

Il était grand, beau, mince, il pratiquait la course à pieds, maintenant ainsi bon souffle et bon poids, il était poli, convivial, toujours le mot gentil et encourageant, n’oubliant jamais les dates clés d’anniversaire ou de réussite. Son métier lui assurait un bon salaire, des horaires agréables, des mains propres aux ongles soignés, des tenues qui mettaient en valeur sa silhouette de jeune premier. Il habitait un appartement situé dans un bon quartier, au dernier étage d’un immeuble moderne de bon standing, l’avait meublé avec goût tout en assurant un cadre douillet et agréable. Fin cuisiner, il adorait surprendre ses amis par des saveurs inédites et des recettes originales. Ses lectures et ses goûts musicaux étaient étendus et éclectiques prouvant ainsi sa vaste culture qu’il complétait en allant régulièrement au théâtre, à l’opéra et au cinéma. Doté d’humour, il divertissait son monde sans jamais tomber dans le vulgaire comme le font hélas, beaucoup d’humoristes se jugeant très drôles. Que dire de plus de cet homme parfait si ce n’est que son sourire étant si irrésistible, toutes les femmes, jeunes et moins jeunes, y succombaient avec délice.

Il y avait bien un hic mais personne ne le connaissait car bien qu’il soit un être très sociable, peu de monde avaient accès à son intimité. En fait, certains week-end, il disparaissait et n’était atteignable pour quiconque, même pas sa famille. Des rumeurs de maladie incurable, de liaison cachée ou de passion adultère, de secret de famille circulaient, toutefois, sans terreau, il était impossible de faire pousser et prospérer de tels bruits. Les gens restaient sur leur faim mais comme le personnage était attachant et sensible, les commérages s’éteignaient comme la flamme d’une bougie dans un courant d’air.

Années après années, tempes grisonnantes à l’appui, son charme, au lieu de s’étioler s’était amplifié. Trop beau, trop gentil, trop sensible, trop parfait étaient les mots qui passaient d’une bouche à l’autre pour expliquer son statut d’éternel célibataire. Personne n’eut vent de son secret et quand il mourut, son mystère mourut avec lui, c’est aussi simple que ça et clôt cette histoire qui n’en est pas une !

31 mars 2009

Une histoire d'ange...(gballand)

Excellent, ce sketch où Dupontel arrive sur scène en ange cabossé. Pourquoi sommes-nous toujours les derniers  à être avertis de notre mort ? Soyez vigilants…
Après avoir vu ce sketch,  j’ai moi aussi fait l’expérience de la mort, en rêve. Je suis heureuse d’en être ressortie vivante.

« La mort est douce : elle nous délivre de la pensée de la mort » disait Jules Renard. Nous ne pouvons hélas pas consulter Jules Renard* pour savoir si son opinion est toujours la même post-mortem.

* Jules Renard est mort en 1910

28 mars 2009

Quand ? (gballand)

Il avait raté sa mort comme il avait raté sa vie. Cet échec l'accablait. Quand connaîtrait-il enfin le succès ?

27 mars 2009

Un beau projet (MBBS)

Quand le téléphone sonne il sursaute. Il hésite avant de tendre le bras et de saisir le combiné. En fait, il déteste cet appareil intrusif qui par sa sonnerie péremptoire l’oblige à réagir, contre sa volonté. Il aimerait ignorer, il aimerait passer outre mais il n’en a jamais le courage espérant à chaque fois la nouvelle qui le libérerait de ses chaînes et de ses obligations.

- Allo.

- Tu en mets du temps pour répondre, je pourrais crever dix fois avant que tu te bouges !

- Comment vas-tu ?

- Bien mais ce n’est pas grâce à toi, tu ne viens jamais me voir.

- Je suis venu lundi, mercredi et hier, j’ai aussi des obligations, un travail…

- Parlons-en de ton travail, t’occuper des autres alors que j’ai tant besoin de toi…

- Tu as vu ton médecin aujourd’hui ?

- Ne change pas le sujet de la conversation, dès que quelque chose ne te plait pas, tu dévies mais je suis bien là, j’ai encore toute ma tête même si tu penses parfois le contraire. Tu soupires, je t’ennuie peut-être ? En fait, tu n’as jamais fait attention à moi, j’ai toujours eu l’impression d’être un fardeau pour toi depuis que ton pauvre père…

Il entend ses sanglots, il aimerait qu’elle s’étouffe avec…Elle renifle, se mouche et il attend la suite.

- Il fait beau aujourd’hui et je voulais aller sur la tombe de ton père, tu devrais venir avec moi, tu n’es plus venu te recueillir depuis…je n’ose compter les semaines de peur d’avoir honte pour toi.

Bon c’est décidé, il va la tuer, le tout est de savoir comment. Il va y réfléchir et cette pensée lui remonte tout de suite le moral, lui laissant enfin entrevoir une lueur au bout de son tunnel de fils unique enchainé. Tout guilleret par cette prochaine libération, il propose de conduire sa mère au cimetière et ils conviennent d’une heure de rendez-vous. Il repose le téléphone et un sourire se dessine sur ses lèvres. En voilà un beau projet…préparer et mettre en scène la mort accidentelle de sa mère…

25 mars 2009

Une journée de la jupe, sinon rien ! (gballand)

Extraordinaire ce film de Jean-Paul Lilienfeld vu sur Arte vendredi dernier. Une Isabelle Adjani parfaite, des élèves d’une authenticité époustouflante et des dialogues impeccables. Un film qui, dès le départ, glisse vers l'inconcevable et laisse le  sage   Entre les murs de Laurent Cantet    loin derrière lui…
Ce film ne  mériterait-il d’ailleurs pas d’être présenté dans les établissements scolaires dès la classe de troisième ? Que de débats pourraient être alimentés sur des thèmes qui secouent l’école d’aujourd’hui : les rapports filles-garçons,  l’intimidation et la loi du silence, la violence verbale, la laïcité, l’acceptation de la différence, le sens de l’école, les rapports professeurs-élèves etc.
Tenir une classe au bout de son flingue pour se faire entendre d’élèves qui ne veulent rien entendre … je me disais que peut-être...non, quand même pas… mais tout de même…
Quel professeur n’a jamais été traversé par ce fantasme de toute puissance, surtout lorsque l’impuissance est un rendez-vous quotidien ?

PS : ce film sort au cinéma dès aujourd’hui.

24 mars 2009

l'ardoise, la craie et l'éponge (MBBS)

« Dès qu’il se mit à parler, je sus que j’allais l’aimer. Il avait une voix chaude et enveloppante et un petit accent vieille France très attirant. Il savait écouter, il ne m’interrompait pas et quand il le faisait, c’était pour reformuler et ainsi être sûr que nous nous étions bien compris. Je lui téléphonais dès que je pouvais, inventant des prétextes futiles et anodins, cherchant à lui poser des questions dont je savais déjà la réponse. Le matin, au réveil, je pensais déjà à lui et au plaisir que j’aurais à retrouver le téléphone au bureau, outil précieux qui nous reliait tel un lien solide et stable. Nous n’abordions jamais des sujets personnels directement et quand il s’agissait de clore l’entretien, nous laissions toujours un temps s’écouler avant de dire le fatidique « au revoir » qui allait nous séparer. »

Elle soupira, le menton au creux de sa main, les yeux perdus dans je ne sais quel rêve.

- Et alors, que s’est-il passé ? ai-je demandé

Elle dirigea son regard vers moi, une moue apparut sur ses lèvres rouges.

- Rien !

- Comment rien ? ai-je questionné. Tu as fait sa connaissance ?

- Non.

- Vous n’avez jamais essayé de vous rencontrer ?

- Non.

- Mais c’est débile ! Visiblement, il te plaisait et peut-être que toi aussi tu lui plaisais, une rencontre aurait pu aboutir sur une relation plus…concrète, je ne sais pas moi, une idylle, une histoire d’amour…

Elle sembla se réveiller, me regarda droit dans les yeux et d’une voix posée me répondit.

- Et me retrouver face à un chauve, moche, plein d’acné, le mollet flasque, le ventre rond, la lèvre pendante et les yeux globuleux, non merci.

Sans voix, je réussis toutefois à dire.

- Et si ça avait été le contraire, si ton inconnu avait ressemblé à …Georges Clooney par exemple, tu ne penses pas que cela aurait valu la peine de tenter le challenge ?

- Non, entre rêver et affronter une réalité qui pourrait tout effacer, j’ai préféré l’ardoise immaculée à la craie et à l’éponge.

21 mars 2009

Le robot est-il l’avenir de l’homme ? (gballand)

Hier, je disais à mon mari que les Japonais venaient de tester leur première enseignante robot capable d’utiliser 700 mots. J’ai d’ailleurs ajouté : « 700 mots ça suffit amplement pour certains élèves… » . Contre toute attente, mon mari m’a demandé si elle faisait aussi à manger.
Il me surprendra toujours…

20 mars 2009

Une personne unique (MBBS)

Aujourd’hui c’est mon anniversaire mais ce n’est pas ça le plus important. En fait, la date compte peu, ce qui me plait ce sont les jours avant et les sentiments, les rêves qui les accompagnent.

Déjà en ce début du mois de mars, j’y pensais, un peu, juste comme ça, me disant que quelque chose d’important allait m’arriver. Puis la date approchant, mes pensées vagabondaient sans but précis, juste le plaisir d’imaginer que j’allais avoir mon anniversaire et que peut-être.... Georges Clooney allait-il m’inviter à partager un café équitable ? Trois douzaines de roses allaient-elles être déposées devant ma porte ? La fanfare allait-elle jouer devant ma fenêtre ? Mon téléphone allait-il sonner m’annonçant que j’avais gagné un concours et qu’un superbe voyage en était le prix ?

Ce matin, réveil ordinaire, journée ordinaire si ce n’est, en dehors de ma famille,  les petits témoignages amicaux par téléphones, courriels, sms ou jolies cartes. Petites pensées douces et affectueuses qui caressent et font du bien, petits signes d’amour et d’amitié qui font chaud au cœur. Ce soir, resto et nous serons déjà le 21 mars !

En fait, cette journée tant attendue n’a rien de spécial en soi mais moi, tous les 20 mars, je me sens différente car c’est mon anniversaire…au moins une fois dans l’année, ai-je cette illusion, d’être une personne unique en un jour exceptionnel.

18 mars 2009

A L’attention des « petits » qui se croient grands… (gballand)

Quand je serai grand, je penserai toujours à être petit*, disait-il quand il était petit… et puis il a grandi, sans nostalgie. Il est devenu grand, très grand, on disait même parfois de lui que c’était un grand homme et il a eu la vanité d’y croire… Il s’est tellement piqué au jeu qu'il n'a plus jamais pensé à être petit. Puis un jour il est mort, comme tout le monde, et il n’en est pas revenu !

* « Sur le plus haut trône du monde, on n’est jamais assis que sur son cul » disait Montaigne

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