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Presquevoix...
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25 juin 2022

L’homme sans nom

Souvent je prends l'air bête parce qu'on ne se méfie pas des cons. Oui, vous avez raison, je suis peut-être vraiment con. C'est peut-être un travers chez moi, la connerie. D'ailleurs je m'appelle Travers, Jean Travers. Et vous ? Vous ne vous appelez pas ?  Etrange non ? Moi tous les gens que je connais ont un nom de famille, qu’il n’aime ou n’aime pas, mais ils en ont un. Et le prénom ? Pas de prénom non plus ? Bravo. Vous n’êtes personne, donc. Si vous saviez le nombre de plaisanteries auxquelles j’ai eu droit avec mon nom de famille ! La pire, je vous la laisse imaginer. Ouais, vous avez raison, c’est çelle des travers de porc. Je crois que c’est pour ça que j’ai arrêté d’en manger, du porc. L’avantage quand on a l’air bête, c’est qu’on n’imagine pas la violence qui est en vous. Vous ne me croyez pas ? Oui, je suis violent et je peux aller très très loin. Ah, je vois que vous avez peur. Rassurez-vous, dans un train en plein jour, je ne passe pas à l’acte, même quand on me dit que je suis peut-être vraiment con comme vous me l’avez dit tout à l’heure. Ne craigniez rien, je suis vraiment con et si con que le temps de latence est très long du stimulus à la réaction. Je ne vous rassure toujours pas ? Ecoutez, si je vous dis que mon père est un acteur, ça vous rassure ? Non, alors un homme politique ? Encore moins ? Bon, eh bien je passe à la vérité :  mon père était curé. Non, pas un curé pédophile, un gentil curé qui avait des besoins sexuels comme tous les autres hommes et qui a eu une relation avec ma mère qui était une gentille femme qui a cru que s’il passait de la prière à l’acte sexuel, il quitterait l’église. Bon évidemment, il n’en a rien fait et ne m’a pas reconnu. C’est peut-être pour ça, d’ailleurs, que le premier homme que j’ai tué – avec l’air con qui est le mien – c’est mon père, et dans le confessionnal où je lui avais demandé de m'écouter. Ah, ça vous en bouche un coin, hein ? Bon, allez, j’arrête avec mon histoire. Passons à la vôtre, parce que si vous n’avez pas de nom et de prénom, vous avez au moins une histoire, non ? Pas d’histoire non plus, vraiment ? Eh bien, vous ne méritez même pas que je vous tue. Qui tuerait un monde sans passé ?

 

PS : prochain texte, mercredi

Commentaires
G
Vous avez raison, à tort ou à raison, on met l'accent sur les torts et les travers, c'est totalement injuste. Voyons donc les choses autrement.
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K
Et toujours rien sur les torts de porcs, c'est injuste.
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M
Aimons-nous*les uns les autres, personne, pas cons comme cons , curé, père, mère de Travers, lecteurs de Gébé, etc...On se tuera peut-être moins . Et puis, on se reposera enfin.<br /> <br /> ( * bon,...au moins, évitons de nous éviter...)
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A
Dans la congrégation féminine du « Saint Prépuce de Jésus », (ordre cloîtré), seul le curé était admis à visiter ces dames en confession. Et très naturellement il s'est retrouvé père de nombreux enfants qui furent abandonnés. Quant aux sœurs fautives on les chassa… pour la mère supérieure, ce fut seulement à sa quatrième grossesse. Comme quoi il y a toujours des privilèges…
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A
Je plains ce pauvre homme ! Peut être bien qu'il a tout compris de travers !
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