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Presquevoix...
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10 mai 2022

Le lycée Portes Ouvertes

Comme l’éducation nationale laissait à désirer le proviseur du lycée – dans une foulée dangereuse peut-être - avait décidé de mettre en place le lycée Portes Ouvertes. Ce qui signifiait que les élèves venaient quand ils le souhaitaient et entraient et sortaient des cours quand ils en avaient envie, en silence, de préférence. Seulement, le silence qui auparavant était peu respecté, l’était encore moins avec ce nouveau système.

Les professeurs de l’établissement avaient eu du mal à accepter ce règlement « innovant » - comme l’avait souligné le proviseur - mais les parents, eux, étaient satisfaits. Ils ne supportaient plus ces SMS envoyés chaque jour en raison des absences de leurs enfants.

Le lycée Portes Ouvertes était aussi connu sous le nom de lycée des Droits. Point d’obligations traumatisantes pour les adolescents ou les parents. Seuls les professeurs souffraient, mais leur salaire « mirifique » les autorisait-ils à faire grève ? Certes non.

L’année suivait donc son cours. Une seule « loi » dans l’établissement : une seule note était obligatoire chaque trimestre, et de cette note – quel que soit le type d’exercice ou de devoir demandé, en présentiel ou en distanciel - suffisait à obtenir une moyenne.

Hélas, le lycée Portes Ouvertes fut le lieu d’une agression. Oh, une petite agression puisque mort ne s’en suivit pas – trois coups de poignards, qu’est-ce donc ? Un professeur avait été poignardé par trois élèves qui, malgré la somme des droits dont ils pouvaient bénéficier, n’avait pas supporté que leur seule note du trimestre ne dépassât pas le 10/20. Oui, le professeur avait eu l’effronterie de refuser de passer de 10/20 à 12/20 comme le demandaient ces trois élèves.  Comment une telle injustice pouvait-elle être supportée ?

C’est à partir de ce jour que commença la grève des élèves. De nuit, ceux-ci dormaient dans l’établissement - des tentes s’étaient aussi dressées dans le parc – et de jour, quand ils le souhaitaient, les élèves mettaient en place des cours en "autonomie". Tout au long de ces quatre longues semaines, l’entrée des adultes avaient été interdites, et aucun professeur ne s’en était plaint…

PS : prochain texte, vendredi.

Commentaires
G
Tu as raison, je vais changer les paroles<br /> <br /> de cette chanson et inclure le Grand Blanquer dedans !
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M
Nb: Lire « du off » - même si « cela ne change rien à l’affaire »... (Tiens! après avoir vu évoqué Banquer, me vient la suite de la chanson de Brassens: «...quand on est c........ »)
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M
Le système né dans la période de grève fut prorogé par tacite reconduction. Quelques semaines plus tard, une loi institua la majorité civile à 16 ans... La guerre fut déclarée entre ceux du «in » et ceux du « of », nouveaux adultes, qui découvraient subitement l’amour de l’Ecole et les affres de sa privation...
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D
Jolie fiction lue ce mercredi, jour du bac !<br /> <br /> Comme proviseur, j'aurais bien vu Fourier et son phalanstère, où une certaine "harmonie" règne (dans sa proposition imaginée).<br /> <br /> On verra si le successeur obligé de Blanquer réussit à le faire oublier, lui qui a cassé une bonne partie de l'Éducation nationale et qui n'avait pas été en villégiature à Summer Hill ! ;-)
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A
Plus que le lycée « portes ouvertes « , c’était plutôt le lycée courant d’air où chacun ne faisait que passer. Encore plus révolutionnaire qu’en 68 !<br /> <br /> D’un autre côté, l’éducation sans aucune entrave a toujours eu ses adeptes, mais en contrepartie,ça demande une sacrée autodiscipline !
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