La garde à vue
Avant, il empoissonnait sa femme à temps partiel, mais depuis qu’il était à la retraite, c’était à temps complet et elle n’en pouvait plus. Dans un élan de courage elle lui dit.
- Si tu me dis une parole, une seule parole insupportable, je me convertis à la religion musulmane.
Il ne répondit rien mais sortit un couteau de boucher d'un sac qu'il avait laissé sur le canapé – il faut dire qu’il avait travaillé vingt ans au rayon viande d’Intermarché et que le hachoir était son outil quotidien.
Elle lui répondit.
- Je ne te conseille pas, Jean, car sur mon portable, j’ai l’application antidécapitation* et toi non plus, tu n’en sortiras pas vivant.
Dix mintues plus tard, il était dans la voiture des flics et le soir même, elle se buvait un muscadet avec sa voisine de palier pour fêter le séjour de son mari en garde à vue…
*caricature vue sur le Charlie Hebdo de cette semaine.