Divin
Sa mère l’avait appelé Divin et il ne s’en était jamais remis. Le prénom peut-il être un mauvais présage ?
Le premier octobre, jour de son anniversaire, il s’était rendu au château de Versailles en fin d’après-midi, porteur d’un long drap noir qu’il avait noué sur ses épaules et qui lui couvrait le corps. Son visage, lui, avait un masque noir. Il arpentait les trottoirs en répétant : « Je suis le monarque de droit divin. »
Les gens le laissaient passer, étonnés de cette voix tonnante, en boucle. Il s’arrêta immédiatement quand une femme toute de blanc vêtue s’adressa à lui en disant.
- Et moi je suis Marie Antoinette, vous souvenez- vous de moi ?
- Non madame.
- Le Trianon ne vous dit rien ?
- Cessez de me tourmenter madame, laissez le roi passer.
- Mais le roi a besoin de moi.
Elle s’approcha de lui et l’encouragea à mettre son bras sous le sien, ce qu’il fit et, ensemble, dans une marche triomphante – ou presque – il allèrent vers l’ambulance où les attendaient deux infirmiers…
PS : prochain texte mercredi prochain.