Solution
Nuit après nuit, il faisait ce rêve étrange et merveilleux de tuer sa mère. Deux possibilités s’ouvraient à lui : la Belgique, avec une euthanasie - mais comment convaincre sa mère qu’une euthanasie s’imposait ? - ou un tueur à gage.
Il pensa soudain à son ami Antoine, qui avait aussi maintes fois voulu passer sa mère de 89 ans de vie à trépas, et qui ne lui téléphonait plus depuis trois mois. Peut-être avait-il trouvé une solution ? Ou peut-être avait-il disparu, épuisé par les déplacements qu’il s’obligeait à faire entre sa maison et celle de sa mère – 20 kms aller-retour - deux fois par jour.
Il l’appela le soir même, mais personne ne répondit. Il se résolut donc à appeler la mère d’Antoine.
- Ah, bonjour Guillaume, non, Antoine n’est pas là, il est à l’hôpital, une tentative de suicide, tu te rends compte ? Alors que moi, sa mère, je suis à l’article de la mort. Il y a vraiment des enfants qui ne pensent pas à leur mère
- Et il est où ?
- A la clinique du Cèdres.
- Merci. Je passerai le voir.
- Tu peux aussi passer me faire un petit bonjour si tu veux.
Il lui rappela – en évitant d’être agressif - que lui aussi s’occupait de sa mère et qu’il avait peu de temps disponible.
L’ingrate, pensa-t-il, rien à battre de son fils, elle, elle et encore elle, comme ma mère.
Le soir même il chercha sur google « tueur à gage – France », et aussitôt, une idée surgit…
PS : prochain texte mardi 23 juin