Mado et moi
Nouveau duo avec Mado, à partir d'une d'une figure poétique de Gaspar lieb prise en photo par moi-même près du conservatoire de Rouen.
Nous pouvions aussi nous servir d'une citation, si besoin était : "Soyez humain si vous voulez être original, plus personne ne l'est." Max jacob
Voici le texte de Mado, le mien sera publié mardi.
Incompatibilité
Il lui avait promis une surprise pour leur première soirée. Quand de l’étage, elle l’avait surpris à son insu, ficelé nu dans son Bow-Short demi-tour noir, qui manœuvrait le tranchant d’un couteau acéré, elle jugea, perspective modifiée, la situation rédhibitoire. Médusée, elle continua pourtant à l’observer…
IL les saisissait l’une après l’autre dans leur rondeur, avec une fébrilité effrayante, le regard irradié d’éclats pervers. Il visait juste où planter la lame, coupait, raclait … Il maintenait …tirait pour détacher le corps délicat…sectionnait…. Enfin, le délivrer de toute impureté… faire ruisseler subtilement l’eau claire sur la chair blanche…
En percevant sa présence, il avait jubilé: « Elles étaient bien vivantes ! »
Elle ne sut pas dire lequel des motifs avait été déterminant. D’abord cette allure si grotesque au milieu de la cuisine… Et puis, lui avait-il seulement demandé son avis? Elle était végétarienne! Enfin, qu’avait-il de plus humain que ces infortunées St Jacques occises à plaisir ? D’ailleurs, plus personne ne l’est, prit- elle à témoin l’agent qui nota sa déposition après l’avoir arrêtée près du corps de l’ex- amant potentiel. Elle avait dû péter les plombs, et évidemment qu’elle regrettait !
Depuis son jugement, elle s’efforce de réunir les fragments de souvenirs de ce corps sacrifié à peine entrevu, et d’une main qui tremble, sur le mur de sa cellule, comme sur un palimpseste, elle tente de le ressusciter; chaque jour elle le réinvente plus désirable : là est sa rédemption.