Les mignardises
C’est là que cette famille bohême avait habité. Les glycines pouvaient encore en témoigner. La maison était grande et ressemblait un peu à une gare. On y accueillait des gens de passage, des artistes, comme eux. On y donnait aussi des fêtes, beaucoup de fêtes. C’est au cours de l’une d’entre elles que la police avait été appelée, je m’en souviens encore.
Un type aviné – qui se disait artiste peintre – s’était hissé nu en haut de la charpente en fer et avait gueulé à qui voulait l’entendre qu’il avait couché avec l’hôtesse des lieux, en ajoutant que le maître des lieux était un impuissant notoire.
L’impuissant n’avait pas supporté l’insulte. Il était lui-même monté sur la charpente et les deux hommes s’étaient battus jusqu’à ce que mort s’en suive.
On sut, mais plus tard, que si l’hôtesse avait bien une liaison, ce n’était pas avec l’artiste peintre, mais avec la femme du pâtissier. Celle-ci n’était pas une artiste, quoi que : on racontait qu’elle excellait dans l’art de déguster des mignardises, préparées par son pâtissier de mari, sur le corps de sa maîtresse…
PS : photo prise à Eu en aout 2016