Le café de l’espérance
C’est « au café de l’espérance » qu’il a rencontré Robert, 50 ans plus tôt, et jamais il ne l’a regretté. Les conneries qu’ils ont pu faire ensemble !
Leurs femmes, par contre, n’étaient pas du même avis, surtout lorsqu’elles les attendaient jusqu’à pas d’heure parce qu’ils devisaient sur l’état du monde en buvant deux, trois, quatre ou cinq verres de rouge remplis à ras bord.
Aujourd’hui c’est l’enterrement de Robert et l’église – dont les trois premières rangées sont remplies - entend ses reniflements pathétiques. Mais pourquoi est-il parti sans rien lui dire ? Il n’en revient pas. Une infidélité dont il ne l’aurait jamais cru capable !
Quand le curé commence sa messe en faisant l'éloge de la vie irréprochable du défunt – bon mari, bon père, bon grand-père - il ne peut retenir un éclat de rire tonitruant. Quand même ! Si on lui a volé sa vie, on ne va pas tout de même pas, aussi, lui voler sa mort !
PS : photo gentiment prêtée par Espiguette.