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Presquevoix...
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4 janvier 2018

Le bal perdu

Texte publié il y a fort longtemps en écoutant cette chanson que j'avais découverte sur l'un des anciens blogs de Patrick.

 

Bourvil & Elsa - Le petit bal perdu

 

A 65 ans, elle avait décidé de remonter sur les planches, en souvenir du temps où elle faisait des radios-crochets. Elle avait un peu forci – il faut dire qu’elle ne se privait de rien et surtout pas de charcuterie - et sa tenue de scène n’avait pas été facile à trouver. Elle se souvenait encore de sa robe  en lamé argenté ; quand elle la mettait ils étaient tous à ses pieds ! Maintenant dans les aigus sa voix frôlait l’abîme, mais  chanter était sa passion ; d’ailleurs, lors de l’anniversaire de Patrick, ils l’avaient tous encouragée à l’unisson.

-    Arlette t’es toujours la meilleure !

Mais étaient-ils sincères ?

L’heure n’était plus aux doutes, c’était son tour. Toute tremblante elle s’avança sur la scène  que les spots balayaient. Elle sourit au public. La chaleur avait fait gonfler ses pieds et ses chaussures à bouts pointus la faisaient terriblement souffrir. Quant à sa jupe noire moulante, elle rendait chaque mouvement difficile. Elle réussit pourtant à s’avancer jusqu’au micro à petits pas. Après une profonde inspiration, elle fit un signe de tête timide au pianiste qui attaqua les premiers accords du « p’tit bal perdu » et elle oublia tout...

Commentaires
C
Voici l'original :<br /> <br /> http://www.ina.fr/video/I05138866<br /> <br /> <br /> <br /> Des trois propositions sur la même chanson, je reste séduit par l'original, Bourvil seul. Au niveau interprétation, je le trouve particulièrement touchant.<br /> <br /> <br /> <br /> Elsa a un petit vibrato très élégant que je pense être adapté ici, et une jolie voix ; la musique est trop forte et noie les voix. On perd l'authenticité, qui tient à des hésitations, des retenues que l'on entend dans l'archive originale, et qui donne tout le sens de la nostalgie d'un beau souvenir altéré. Si le montage est très bien fait, je ne suis pas convaincu d'un duo sur cette chanson, avec l'original qui se suffit à lui-même : rajouter en surimpression amoindrit -avis très personnel.<br /> <br /> <br /> <br /> Merci à Caro_carito pour la vidéo.<br /> <br /> Patrick Bruel est dissipé le petit garnement. Si on compare avec l'émotion dégagée par Bourvil, Pat est complètement à côté. Il chante son texte comme d'autres récitent une poésie, entraîne la jolie Enzo dans des sourires contenus (elle a le mérite d'essayer de faire le job), tout le contraire du sens du texte. Pas moyen de rentrer dans la chanson dès les premières mimiques : le petit manque de sérieux est un vrai sabordage. Mais j'ai trouvé la musique vraiment bien arrangée, beaucoup plus authentique que celle avec Elsa (est-ce bien un accordéon dans sa bande sonore ? Ca fait presque synthé sur les bords), et ayant dépoussiéré le petit côté rétro de l'original.<br /> <br /> Visuellement, le côté film sépia est superfétatoire. Autant il a du sens avec Elsa puisqu'elle s'incorpore dans un document d'archive d'une autre époque, autant le factice surgit instantanément lorsqu'on côtoie le "à la manière de". Il vaut mieux assumer une réinterprétation contemporaine je trouve, et rester dans un visuel sans maniérisme.<br /> <br /> <br /> <br /> C'est intéressant de voir toutes ces versions, ces essais, ces tentatives... Cela permet de voir ce que l'on gagne, ou ce que l'on perd, par rapport à l'original. Même si Bourvil n'avait pas une grande voix, il a cette générosité sincère qui touche, en tout cas sur ce titre. Il la fait tout en simplicité (apparente), avec une humilité désarmante qui porte l'intention mise à nue. Quand le sens d'un texte est vécu par son auteur, que la musique est appropriée, la magie opère.
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D
Laguiller avait enfin laissé tomber le Laguiole qu'elle avait entre les dents... :-)
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C
Elle ou Patrick ; ben finalement je la préfère, elle, l'authenticité peut-être.<br /> <br /> <br /> <br /> http://mytaratata.com/taratata/93/patrick-bruel-enzo-enzo-c-etait-bien-au-petit-bal-perdu-1995<br /> <br /> <br /> <br /> Par contre, je l'ai retrouvée en train de chanter mon p'tit loup et pas à la fête de l'huma. https://www.youtube.com/watch?v=roOEqUIvyzY
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C
La musique jouait seule sans les paroles ; alors qu'elle avait le regard empli de détresse, ses chaussures craquèrent d'un coup sous le gonflement progressif de ses pieds, la jupe noire qui la saucissonnait éclata comme un ballon, le chemisier se déchira dans un bruit sec, le soutif voltigea vers le public.<br /> <br /> Face à ce son et lumière inattendu, la foule s'éveilla de sa torpeur indisposée devant cette chanteuse pétrifiée, et se mit à danser d'un seul mouvement festif sur l'air égrené par le pianiste abandonné des paroles, qui jouait parce qu'il ne savait pas du tout quoi faire d'autre dans cette situation où plus rien n'avait de sens.<br /> <br /> Arlette mourut debout, ses dents firent un "toc" bref et amplifié sur le micro lorsque son corps s'appuya sur son pied, maintenue dans un équilibre inattendu. Ses yeux vitreux fixaient les gens qui s'amusaient et riaient, sans se rendre compte de rien.<br /> <br /> <br /> <br /> Cent ans après, on en parlait encore, d'Arlette : impossible d'oublier sa légendaire -et dernière- prestation.
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E
J'aime cette chanson du petit bal perdu<br /> <br /> étriquée dans un fourreau noir, la voix tabagique <br /> <br /> et une possible choucroute sur la tête,<br /> <br /> je me souviens de son nom :<br /> <br /> de celui que j'aimais bien, que j'aimais bien ...
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