Les soucoupes volantes
Le jour de l’arrivée des soucoupes volantes en France, le ciel tirait sur l’orange et la ville se réveillait à peine d’une gueule de bois due à l’explosion sociale qui couvait depuis des mois et s’était propagée à l’échelle du pays.
Certains parlaient de révolution, mais il était encore trop tôt pour utiliser ce mot dont la puissance ne pouvait se résumer à des manifestations, certes importantes, mais qui étaient encore contrôlées.
La veille au soir, le chef d’Etat s’était accordé un droit d’antenne d’une demi-heure. Son discours creux aux accents emphatiques laissait augurer une fin de règne possible, mais quand ?
Et c’est dans ce contexte que les soucoupes volantes étaient arrivées dans toutes les villes de France. Dans chaque soucoupe, un responsable avait été désigné pour s’adresser à nous dans notre langue. Le message était simple :
« Réveillez-vous terriens de France ! Si vous ne vous débarrassez pas des guignols qui sont au pouvoir et de leurs sous-fifres, nous le ferons nous-mêmes et nous avons les moyens de mettre notre plan à exécution. C’est maintenant ou jamais si vous tenez à votre vie et à celle de votre beau pays ! »
Pourquoi tout le monde adhéra à ce discours simple - voire simpliste - je n’en sais rien. Mais depuis ce jour, les guignols ont disparu ; le pays revit, et nous aussi…
PS : photo prise à Rouen, un matin de novembre.