Libération
Éléonore avait été mise sous cloche depuis son mariage avec Henri de la Narcissière. Pauvre enfant, jamais elle n’aurait dû consentir à épouser cet homme qui n’avait pour tout horizon que la classe sociale dont il s’enorgueillissait : la noblesse.
Éléonore était l’épouse d’un comte qui ne se souciait d’elle qu’au moment de la « copulation ». Oui, je sais, ce terme vous surprendra - et peut-être même vous choquera-t-il - mais comment appeler autrement cet acte auquel il la soumettait et qui lui avait déjà donné deux ravissants enfants qu’elle disait aimer.
Je ne résiste pas au plaisir de vous raconter comment elle se libéra de sa cage dorée. C’était un 23 novembre. L’employée de maison avait déposé sur la table de l’entrée le courrier du jour. Les enfants étaient à l’école et sa journée se déroulerait, pensait-elle, comme toutes les autres. Mais une enveloppe jaune attira son regard. Elle lui était adressée, chose rare.
Une fois l’enveloppe décachetée, elle découvrit un carton vert où il était écrit.
« Chère Eléonore,
Prenez le train pour Fougères. Descendez et allez jusqu’au château. Aux portes du château, demandez Mélusine. C’est elle qui vous donnera la clef de votre cage et vous délivrera du tortionnaire que vous avez pour époux. Courage.
Une amie qui vous connait de longue date. »
A 11 h00, Eléonore partait. Jamais on ne la revit. La clef que Mélusine lui avait donnée devait être la bonne...
PS : photo prise à Bruxelles. Modèle : Raphaëlle.