La rumeur
C’est par ces mots qu’elle avait accueilli cette histoire abracadabrante que lui avait raconté son amie professeur d’histoire-géographie, qui elle-même la tenait d'un autre collègue qui lui avait demandé de n'en rien dire à personne. Comment une chose pareille pouvait arriver dans un établissement scolaire ? Etait-ce vrai ? Sous l’effet du choc, elle n’a pu s’empêcher de tout raconter à Lucie, professeur d’anglais. Lucie était une « tombe » - elle le déclarait elle-même – alors comment cette histoire avait-elle pu ensuite faire le tour de l’établissement ? Les murs avaient-ils des oreilles ?
En tout cas, depuis deux semaines, le lycée ne bruissait plus que de ces commérages qu’il allait bien falloir vérifier, mais comment ?
La communauté éducative était en émoi et bien évidemment ce serait ensuite les élèves, car on ne pouvait compter sur le silence de personne.
Derrière les sourires forcés que les professeurs s’adressaient on pouvait lire un mal être que plus rien ne pouvait guérir, sauf la vérité. La chose s’était aggravée quand quelqu’un avait dit tout haut ce que tout le monde pensait tout bas : il n’y a qu’à vérifier, ce n’est pas difficile !
Mais bien sûr personne ne s’était proposé pour le faire. Alors, comment allait-on savoir si le professeur d’anglais – Madame Whisper – était séquestrée par le professeur d’italien – Monsieur Desiderio !
On les savait très « amis » - ils mangeaient souvent en tête à tête à la cantine - et tous deux étaient de fait absents depuis quinze jours, mais était-ce suffisant pour affirmer que l’un séquestrait l’autre ?
PS : photo prise dans le parc du lycée.