L’ange gardien

Il la suivait partout et parfois, pour conjurer son impuissance, il la regardait d’un œil narquois.

Leur relation datait du 13 mars 2015, le jour de ses quarante ans.

Qui avait jugé bon de lui offrir une protection rapprochée ? Elle ne l’avait jamais su, mais depuis cette date, l’ange était de toutes les fêtes et défaites.

Il parlait peu mais ses regards valaient de longs discours. Ses conseils, pourtant, était rarement suivis. Le pauvre ange finissait par  perdre patience.

La dernière fois qu’elle l’avait photographié, elle avait remarqué que la rouille rongeait son corps dodu. Un  sentiment de culpabilité avait alors commencé à la miner ;  cette rouille n’était-elle pas le témoignage de son désarroi ? Ne signifiait-elle pas qu’il risquait un jour de l’abandonner si elle continuait à ignorer ses messages ?

PS : photo prise à Mers en aout 2016

Comments

[Cristophe]

Dans "ange gardien", "gardien" me gêne.

[Cloudy]

J'espère que le mien n'est pas rouillé... Il a encore du boulot sur la planche !

[Pastellle]

Il est curieux cet ange. En petit on dirait un visage d'adulte, et quand on agrandit l'image il redevient un enfant.

[espiguette]

un ange gardien en fin de carrière qui devient un sujet de culpabilité, mieux vaudrait le rendre à l'envoyeur ;)

[LOU]

Faut dire que le sel de mer ça ronge (dans tous les sens du terme) ! Je crois bien qu'en en jetant par dessus l'épaule, cela conjure les mauvais sorts.