L’emprise
La première carte-lettre qu’elle lui avait envoyée, sous une enveloppe rouge sang, commençait par « cher Paul », s’achevait par « grosses bises » et un prénom - « Corinne » - dont le « i » s’ornait d’un soleil aux rayons prometteurs.
La deuxième, quatre mois plus tard, toujours sous enveloppe rouge, était légèrement différente : un simple « Bonjour » en introduction, en conclusion « Une belle année pour toi » et le soleil avait disparu du « i » de Corinne.
La troisième, très froide, toujours de rouge vêtue, semblait signer son arrêt de mort. Elle commençait par « Paul », suivait une liste de trois reproches et elle se terminait ainsi : « La sincérité et l'authenticité sont des valeurs que tu bafoues ! ». Puis, tout au bas de la carte, son prénom s'étirait dangereusement et le « i » de Corinne s’était transformé en hameçon.