Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Presquevoix...
Archives
27 juin 2016

Le départ

TEMPETEDes goélands affolés tournoyaient dans ses rêves diurnes et rien ne la consolait, pas même le sifflement de merles qui conversaient sur la branche de cerisier que, de son lit, elle pouvait entrevoir.

Elle se cognait à l’Impossible. La porte de l’avenir lui était fermée ; elle avait beau frapper chaque jour, personne,   jamais, ne répondait. Elle s’en retournait alors dans le couloir désert,  puis elle se  recouchait dans son lit de solitude.

Des voix persécutrices lui avaient laissé entendre qu’elle aurait dû  frapper à l’autre porte, la noire, celle qui indiquait « Inventaires », en lettres rouges.  Mais cette porte la terrifiait, elle préférait  s’abriter au cœur du déni.

Résignés, les goélands continuaient de tournoyer dans le ciel de son cerveau cotonneux,  emportant dans la folie de leurs mouvements circulaires une farandole de  souvenirs heureux. Un jour, quand la fatigue les gagnerait,  ils mourraient sur la grève, drapés du  linceul de leur vol absurde. 

 

PS : oeuvre de  Patricia 

 

 

Commentaires
A
je pensais, en te lisant, que c'était une description (très réussie) de nuits d'insomnie... mais je vois dans les commentaires que c'est encore bien plus grave.
Répondre
C
Inventaire... non pas très réjouissant. Mais carpe diem...
Répondre
D
Les goélands ont remplacé les gerfauts... Black Day (Brexit mental)...
Répondre
L
Ce texte fait écho à la phrase que j'avais utilisée et relevée dans une rame du métro à Paris :<br /> <br /> « Recherche avenir, si possible en bel état, Avec vue sur la mer et jardin à fleur de bois, Proche transports humains et pas loin du café. Coeurs givrés, pas sérieux, s’abstenir de rêver. Aurélien Picot 64 (??) ans ...<br /> <br /> Et comme le soleil nous fait (enfin) chausser les lunettes de soleil, se rappeler que le noir n'est pas toujours aussi noir et penser aux oeuvres de Soulages qui traitent de "L'outre-noir" !
Répondre
E
Oui, bien sombre ... Pétris d'optimisme, on aimerait lui dire "écoute plutôt le chant des oiseaux dans le cerisier". Mais il n'y a peut-être plus rien à faire ?
Répondre
Presquevoix...
Newsletter
9 abonnés