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Presquevoix...
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30 octobre 2015

changement

20150705_130549Enfant, il n’était pas raciste, mais à sa majorité il le devint. Il prit sa carte du FN et se transforma en admirateur de Marine Lepen. Il ne manquait jamais aucun de ses  discours  et  les écoutait assis devant la télé, le pouce dans la bouche...

 

PS : photo "volée", prise à Bruxelles en juillet dernier

28 octobre 2015

L’impasse

Il était né dans une impasse qui donnait boulevard de l’Espérance. Jamais il ne l'avait quittée, sauf le dernier jour, celui de sa mort, quand le SAMU avait emporté ce qui restait de son corps…

 

26 octobre 2015

Les amis

20150706_125332Dès qu’elle s’était assise à ses côtés sur le banc gris, elle avait compris qu’ils seraient amis à vie. Jamais il ne l’avait critiqué, jamais il n’avait eu un mot déplacé. Elle non plus.

Aucun n’abandonna la vie qu’il menait,  lui continua sur son banc gris dont jamais il ne bougeait, elle sur son étoile qui naviguait dans le ciel changeant de ses désirs.

Quand ils se retrouvaient, le dialogue interrompu la fois précédente se renouait, comme s’ils venaient  de se quitter…

 

 

PS : photo prise dans le jardin botanique de Meise, en Belgique.

24 octobre 2015

Les voisins

Elle aimait bien écouter les conversations qui venaient par bribes du jardin des voisins. Eux ne pensaient pas être entendus, forcément, les branches du forsythia masquaient la chaise où elle se tenait assise.

La semaine passée, la jeune femme – plutôt forte en gueule – disait d’un ton excédé à son compagnon  qui venait de se blesser avec son sécateur : «  Bon tu peux me répondre là, ou t’as trop mal pour me répondre ? ».

Les femmes ne sont-elles plus ce qu’elles étaient…

22 octobre 2015

Les canards

20150613_160022-1Pourquoi tous ces canards ? Lui avait-on demandé plus d’une fois alors qu’il servait ses consommations au bar,  déguisé en canard jaune. Il répondait invariablement qu’il préférait être chassé que chasseur ; puis, plus sérieusement, il ajoutait qu’un homme doit s’accepter tel qu’il est et  savoir à quel groupe il appartient pour devenir réellement lui-même…

 

PS : photo prise par moi-même lors d'un voyage à Lille.

20 octobre 2015

Les hommes

Il pleut. Impossible d’aller à mon rendez-vous : je suis phobique. Une seule goutte d’eau me met dans un état indescriptible. Ma première crise date de l’époque où j’étais mariée. Nous étions au mois de juillet et nous venions de fêter notre première semaine de mariage. Nous avions décidé de célébrer les semaines et non les années car nous étions convaincus que cela fortifierait notre amour.

Lorsque nous sommes sortis du restaurant - moi dans la robe rouge qui lui avait plu lorsqu’il m’avait vue pour la première fois, et lui en jeans - nous avons marché jusqu’au fleuve et, à l’endroit exact de notre première rencontre, il m’a embrassée. C’est à ce moment-là que j’ai senti la première goutte de pluie. J’ai frissonné et, allez savoir pourquoi,  le lendemain de cette pluie d’été, il partait. Notre mariage a totalisé huit jours de vie commune.

Depuis son départ, je ne cesse de rencontrer des hommes : les petites annonces du journal local font merveille.

Je me suis fixée une règle à laquelle je ne déroge jamais : un homme par mois. Jusqu’à présent je n’ai pas été déçue mais ai-je vraiment le temps de l’être ? Je les reçois souvent chez moi et je les fais parler d’eux. Contrairement à ce que l’on pense, les hommes adorent parler d’eux, il suffit de leur poser les bonnes questions. Moi, j’aime les écouter, surtout quand ils parlent de leur femme. C’est émouvant de les entendre parler de celle que j’aurais pu être.

Après chaque rencontre, je prends des notes. Un jour j’écrirai sans doute un roman…

18 octobre 2015

Le curieux

20150814_144524Il se mêlait  de tout, et surtout de ce qui ne le regardait pas. Rare chez un homme ? Peut-être.  « Il a toujours été curieux comme un lavement », avait un jour déclaré sa mère, qui n’avait pas peur d’oser les images les plus fleuries.

Avait-il été satisfait de son observation ? Non.

Dès le lendemain matin, un lumbago sévère l’avait empêché de faire les choses les plus « élémentaires ». Quant à ce qu’il avait vu, une frustration sans nom, car un caleçon blanc l’avait empêché d’accéder à la scène du « crime ». Il avait dû se contenter de sons  suggestifs, sans les indispensables images qui taquinent les papilles.  

-     Salopard ! s’était-il dit, il pense à tout.

 

PS : photo prise par mes bons soins.

 

16 octobre 2015

GDG Suez

17 heures, j’allais sortir. On sonne. J’ouvre. Ils sont deux à la porte, tout de bleu et de gris vêtus, un homme et une femme. J’ai cru qu’il s’agissait de témoins de Jéhovah, mais non, c’est GDF Suez Dolce vita.

Le monsieur tente de m’expliquer qu’ils sont là pour que je fasse des économies. Je réponds que GDF Suez Dolce vita frise le harcèlement avec ses clients. Nous les avions au  téléphone, par mail, par la poste et maintenant, le soir à 17 h ! 

L’homme insiste sur les économies à faire, je lui réponds – pensant que l’argument pourrait être salvateur -  que mon mari ne veut pas changer de contrat.  « Mais  votre mari n’a pas compris… », essaie-t-il de glisser. Je le coupe en soulignant que mon mari doit être bête, certainement, puisqu'il n'a rien compris. L’employé de GDF Suez s’excuse, ce n’était pas ce qu’il voulait dire.

-          On vous téléphonera si on change d’avis, dis-je en fermant la porte.

Je me demande si les employés de GDF Suez Dolce vita sont coachés par les témoins de Jéhovah…

14 octobre 2015

La chute

20150807_204218Il lui avait dit : « quand j’ouvrirai les volets, ce sera le moment. »

Et effectivement : il avait ouvert les volets, la balustrade avait cédé et il avait chuté sur un tas d’immondices qui n’avaient pas amorti sa chute.

Son amie avait fait inscrire sur sa tombe l’épitaphe suivante : « Tombé sur le champ d’horreur ! »

 

 

PS : photo prise par mes bons soins.

12 octobre 2015

Dormir

A chaque fois que sa mère l'appelait chez lui, il s’assoupissait. Le flux et reflux de faits rebattus depuis 30 ans avait raison de lui au bout de cinq minutes. Parfois, c’était sa mère elle-même qui le réveillait d’un tonitruant : « Tu m’écoutes ? ».

Il sursautait et répondait que oui, bien sûr, il l’écoutait…

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