Le vélo
Elle a attaché son vélo au seul arceau disponible puis, constatant l’heure tardive, elle a couru vers le cinéma. Une fois dans l’obscurité de la salle, elle s’est laissée aller mollement dans le fauteuil et a apprécié d’entrée le petit son jazzy qui accompagnait les premiers plans du film.
En sortant, transportée par l’ambiance du film, elle a esquissé un petit pas de danse et a rejoint l’endroit où elle avait laissé sa monture. Hélas, à l’arceau, point de vélo. Seul l’antivol, coupé en deux, était resté sur le lieu du crime, avec un mot attaché par un élastique.
Elle l’enleva et lut : « très chère cycliste, j’ai dû prendre votre vélo car je n’en avais pas. Ne me dites pas que vous êtes de ces femmes accrochées aux biens matériels. Si oui, dites-vous que je vous aurais aidée à apprendre le détachement. PB »
PB, Putain de Branleur, hurla-t-elle aussitôt, peut-être dans l’espoir de le voir revenir…