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Presquevoix...
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13 octobre 2014

Le danseur de flamenco

A force de marteler le sol de ses bottines nerveuses, il était devenu fou. C’était comme si la tête de ses talons résonnait dans son cerveau, jour et nuit, ne lui laissant aucun repos.

Il avait consulté divers spécialistes, aucun n’avait pu atténuer son mal. Un seul lui conseilla d’arrêter le flamenco, en ajoutant.

- Consacrez-vous à la natation, votre équilibre personnel y gagnera.

Il répondit à ce médecin ignare  qu’il ne savait pas nager, que le flamenco était toute sa vie, que son père, son grand-père et son arrière-grand-pères étaient danseurs de flamenco et qu’il n’avait pas vocation à jouer au crapaud.

C’est le mardi qui suivit cette visite qu’il décida d’en finir. On était le 7 octobre -   le jour de l’anniversaire de la mort de son père. A 23 h 30, revêtu de son costume noir, il monta sur le pont Flaubert, avança en martelant le macadam de son « zapateado » inquiet jusqu’à l’endroit choisi, enjamba la balustrade et se jeta dans la Seine.

Personne ne retrouva son corps, mais par moments, quand on s’approche tout près du fleuve gris, on entend des martèlements qui montent des flots.

 

 Daniel Navarro (Italia, Agosto 2012)

Commentaires
P
Merci pour cette vidéo !! Quel danseur magnifique.<br /> <br /> Tu nous fais rêver avec la fin de ton histoire qui se termine joliment....
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D
En souvenir du cher disparu, sa femme ouvrit une boutique de bougies à l'enseigne "Flamme & Co".
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K
Il sera difficile de mener l'enquête plus loin pour retrouver le corps. Le secret restera bien gardé avec toutes les carpes muettes. <br /> <br /> Un détail est néanmoins troublant. Dans la vase, j'aurais cru qu'on aurait entendu des "splosh", comme des bruits de ventouses à la place des martèlements. Il y a anguille sous roche.
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C
Ah si le médecin lui avait conseillé le deltaplane !
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W
Acouphène à coup sûr !
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