La panne
Il avait griffonné plusieurs débuts d’histoire - celle de la femme qui se prenait pour un chien, celle du type qui racontait compulsivement des histoires drôles qui ne faisaient rire personne, celle de l’homme qui se faisait mettre à la porte de chez lui et qui se retrouvait nez à nez avec son voisin qui lui souhaitait de bonnes vacances, celle d’une femme qui faisait l’amour avec des dizaines d’hommes sauf son mari… - puis il les avait toutes fait disparaître les unes après les autres. Non, ce jour-là rien ne trouvait grâce à ses yeux. Il ferait mieux d’arrêter d’écrire. Et c’est ce qu’il fit.
Le lendemain, il s’acheta une canne à pêche et partit à vélo vers la Bouille. Il trouva un joli coin ombragé et installa son matériel. C’est en ramenant un soutien-gorge en lieu et place d’un gardon qu’il cria Euréka. Il délaissa sa canne, nota quelques lignes sur calepin apporté au cas où, rangea ses affaires et rentra chez lui.
Il écrivit 50 pages d’affilé ; son premier roman prenait forme…