Une histoire de classes
Quand il vit son employé qui l’attendait près du chantier, crotté des pieds à la tête, le patron fit la grimace. Pour l’occasion il avait pris sa voiture personnelle qui venait d’être astiquée et il n’était pas question de la salir. Il sortit de la voiture, salua Rachid sans lui tendre la main et attaqua.
- Je peux pas te faire entrer Rachid, j’ai nettoyé la voiture.
Rachid resta silencieux.
- Il y aurait bien une solution : le coffre !
Rachid ne disait toujours rien.
- Seulement on le fermera pas !
Rachid hocha la tête.
- Tu montes dans le coffre, je le laisse ouvert et tu te cales comme tu peux. De toute façon, on n’a que trois kilomètres à faire.
Rachid se glissa dans le coffre. Il n’était pas grand, mais ses jambes pendaient misérablement à l’extérieur. Le patron sourit d’un air satisfait, puis il monta dans la voiture et démarra en sifflotant.
Un parfum de scandale