La non-rencontre
Je me demande comment j’ai pu coucher avec ce type, un moment d’égarement ; certainement un un effet des pilules euphorisantes que je prends depuis 15 jours.
La première fois que je l’ai vu, il était en costume et il présentait plutôt bien : grand, brun, les yeux bleus, et cet air d’effleurer la vie sans vraiment y toucher. Une semaine plus tard, nous nous retrouvions dans une chambre d’hôtel. Quand je suis arrivée, la réceptionniste m’a dit que monsieur était déjà dans la chambre. J’ai frappé à la porte en chuchotant mon prénom et il a ouvert.
En le voyant déguisé en petit chaperon rouge, j’ai failli tourner les talons. Je lui ai juste demandé s’il fallait venir costumée. Il m’a répondu que de toute façon, j’étais déjà déguisée.
Je vous épargne les détails de notre après-midi ; la fête s’est illico transformée en fiasco.
Une heure plus tard, il partait furieux en claquant la porte de la chambre, son costume de petit chaperon rouge sous le bras. Quant à moi, je suis restée allongée sur le lit, aussi inerte que la grand-mère du conte. Mais qu’est-ce qu’il aurait voulu, ce crétin ; que je me transforme en loup ?