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25 août 2013

L’inconnu

« Je suis un homme vague »*, lui avait-il dit alors qu’ils conversaient agréablement dans un compartiment de première classe d’un train qui les menait vers Toulouse. Elle avait simplement hoché de la tête, comme elle savait si bien le faire depuis son enfance. Avant que le train n’arrive en gare, il lui avait demandé son numéro de téléphone et son adresse. Elle les lui avaient donnés, sûre de ne jamais le voir.

Deux semaines après son retour de Paris, on sonna à l’interphone. Elle entendit distinctement une voix qui disait « Bonjour, c’est moi, l’homme vague. » Elle se souvint de ses yeux clairs et de son visage carré aux traits presque durs. Elle hocha de la tête, comme elle le faisait depuis son enfance, et appuya sur le bouton de l’interphone.

Aujourd’hui encore, elle se souvient, c’était il y a trois ans. La veille, il lui avait dit qu’il partait. Je ne reste jamais plus de trois ans, lui avait-il expliqué le plus sérieusement du monde…

 

 * phrase tirée d’un roman de Fred Vargas

Commentaires
G
Rien de bien surprenant lorsque l'on se renseigne "Empr. au lat. class.vagus « vagabond, errant »" Si elle avait eu une once de jugeotte elle se serait renseignée !
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P
L'histoire ne dit pas si de nouveau "elle hocha la tête ..." quand il lui dit qu'il partait????<br /> <br /> Du mystère dans tes histoires, celle la me fait penser à Paul Auster, des personnages qui se cherchent , qui disparaissent.
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W
Elle se fait désirer, la Fred, ne trouvez-vous pas ?<br /> <br /> Ou elle n'écrit que tous les trois ans (contrairement à EE Schmitt)
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C
Trois ans à écumer le logement d'une femme, c'est précis pour un homme vague.
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P
Jolie interprétation de la phrase.
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