A moi les p’tites anglaises !
Adolescent, il avait habité Calais, ville renommée pour son port et sa dentelle. Mais lui, ce qui l’avait marqué, c’étaient les arrivages de petites Anglaises par ferry ou par train.
Son anglais avait toujours été plus que sommaire, mais il s’était rapidement construit son kit de survie. Il s’agissait d’une ritournelle prononcée avec un « délicieux » accent français : « Open your mouth, give me your tongue* ! ». Il évitait ainsi de perdre un temps précieux dans les préliminaires.
Quarante ans plus tard, il riait encore en racontant l’histoire. Sa femme moins. Et, il lui arrivait même d’aller chercher à la cave son cahier à spirales où, jusqu’à 20 ans, il avait consigné avec application toutes celles qu’il avait « eues ».
*Ouvre ta bouche, donne-moi ta langue !