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Presquevoix...
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8 avril 2013

Duo

Aujourd’hui, Duo avec Caro du blog « les heures de coton ». Une seule consigne « Génération Goldman » à utiliser comme bon nous semble. Son texte est sur Presquevoix, le mien est sur son blog.

 

Duo – Génération Goldman

« Et dans les prochaines quarante minutes de musique non-stop, vous aurez le plaisir d’écouter notamment le dernier Bruno Mars, Adele bien sûr et en exclu sur 93.3 la radio de tous les tubes, le premier extrait de Génération Goldman ! En attendant, une page de pub… »

Valérie soupira. Génération Goldman. Quel nouvel avatar de ce monde de fric et de recyclage allait-on produire… Dire qu’il lui suffisait de fermer les yeux pour revoir son vieux magnétophone posé sur le lit et la cassette que Christophe lui avait enregistrée et qu’elle écoutait en boucle. Le tressaillement à chaque fois qu’elle entendait « Puisque tu pars » ou « Comme toi ». Et les samedis où ils s’écorchaient les doigts sur une guitare dénichée quelque part avec Catherine, Hélène, Christèle, Damien et Benjamin ! Comme si ce gars au look improbable, marinière, jean et baskets, à qui les filles balançaient fleurs et nounours en concert, avait été, le temps de leur adolescence et même après, leur meilleur pote.

Elle sourit. C’est vrai qu’il savait mettre des mots sur l’air du temps. Comme cette femme qui vivait par procuration et qui ressemblait tant à leur voisine Pauline. Elle vivait seule et parlait peu. Parfois, Valérie saisissait quelques mots dans les conversations entre ses parents. « Elle vit seule. » « Elle travaille aux impôts. » « Un homme marié qui l’a laissée. » Puis vint le jour où le petit frère avait été transporté de nuit aux urgences et où elle avait passé la nuit dans l’appartement de la jeune femme. Des bougies et des pots-pourris, des livres et des porcelaines fines, une douceur rose et sucrée qui s’échappait des murs couverts de toile de Jouy et des coussins et fauteuils en liberty. Un chocolat chaud épais pour la consoler et des tartines de beurre et de miel doré.

Les jumeaux entrèrent en se disputant. Dix minutes qu’elle attendait, en mère dévouée. Inutile de les rabrouer, cela ne servait à rien, leur adolescence tapageuse s’en moquait. Charlotte avait piqué la place de son frère et s’en vantait à haute voix. Valérie démarra la voiture et se dit que les vingt minutes qui les séparaient du collège allaient s’avérer pénibles.

« Ferme-la! Cette chanson, elle est trop bien. » Valérie regarda dans le rétro ; même Julien avait quitté son air renfrogné. Elle écouta comme eux les paroles de cette chanson qui ne l’avait jamais vraiment quittée et se demanda ce qu’eux, si différents de leur génération de parents, pouvaient bien ressentir.

 

 

 

Commentaires
P
Vraiment avec plaisir! et je pense que mon cousin adorerai aussi!!!!!!!
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P
J'espère que tu ne m'as pas trouvé gonflé de te demander??? J'aime particulièrement le Portugal non pas que je connaisse super bien mais chaque fois que j'ai fait des séjours là bas je m'y suis sentie bien! Oui vraiment j'aime beaucoup :-)
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P
Si c'est pas indiscret tu habitais où au Portugal?
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P
Beaucoup de nostalgie dans ton texte!! "toujours un endroit qui me rappelle..." des paroles de chanson qui nous poursuivent et qui marquent effectivement un espace temps...
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P
Je ne suis pas vraiment fan de Goldmann, mais il y a des chansons qui m'ont marquée en les entendant à la radio, et "Puisque tu pars" en fait partie. Belle intégration des titres dans le texte. Et la voisine me fait penser un peu au personnage invitant la petite fille qui vivait dans un violoncelle... C'est vivant tout ça...
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