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Presquevoix...
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27 octobre 2012

La rencontre

« Ce jour-là, il pleuvait à verse. Je sortais du bureau de poste et je venais d’ouvrir mon grand parapluie quand un homme s’est rué sur moi et m’a dit : « La police municipale vous a désignée pour m’accompagner jusqu’au centre-ville » Et, d’autorité, il m’a saisi le bras et m’a fait tourner à droite alors que je voulais tourner à gauche pour rentrer chez moi. »

Elle en riait encore en racontant l’histoire à sa fille, pourtant c’était il y a dix huit ans. Sa fille lui a répondu, l’air rêveuse : « Et c’est vraiment comme ça que tu as rencontré papa ? Eh bien, il a drôlement changé depuis... »

PS : Petite pause pour cause de vacances. Retour le lundi 5 novembre.

26 octobre 2012

Comment ça va ?

A chaque fois que quelqu’un lui demandait comment il allait, il répondait invariablement : « Toujours pas mort ! »
Pourtant, il n’avait que 30 ans…

25 octobre 2012

Duo

Aujourd’hui, Caro-carito du blog « Les heures de coton » est l’invitée de Presquevoix avec son texte " Skyfall ". Quant à mon texte, il se trouve sur son blog.

La consigne était la suivante : écrire à partir de cette photo de ciel de Patrick Cassagnes

 

 

ciel

 

 

Skyfall

«  Et les nuages ? » murmure-t-elle «ça flotte… » Surprise, Camille se tourne vers la droite. « Tardieu, n’est-ce pas ? » « Oui, Tardieu. » Elle dévisage l’homme ou plutôt le jeune homme. Julien, Julien Ferney. Tout juste embauché au service juridique. Pas mal. Elle se demande pourquoi elle se retrouve près de lui. Elle s’était assise à côté de Stéphanie, la nana du marketing parce qu’elle savait qu’elle tiendrait le crachoir toute la soirée, épatant la galerie… Elle n’aurait plus eu alors qu’à regarder le temps tourner en rond le nez dans les nuages. Le jeune Julien avait dû s’asseoir là par mégarde : en bout de table, à côté d’une fille muette. Et ça alors que tout un univers de femelles jacassantes, célibataires ou esseulées, se seraient volontiers jetées à son cou ? Off, la pensée favorite de Camille refait surface  «Toutes des pétasses ! » avec le sous-titrage ad hoc « prêtes à tout pour harponner le premier BCBG (beau cul belle gueule, on s’entend) venu ».

Passée la surprise que le mystérieux Julien puisse conserver un souvenir des poèmes de Tardieu, Camille retourne aux nuages qui embouteillent le coin droit du ciel et au silence. Silence de ces retrouvailles entre services bisannuelles sur fond de discussions ineptes et alcoolisées. « Les nuages vous les photographiez ? Ou vous les peignez ? Pourquoi les observez-vous ? » Camille se tourne à nouveau vers l’importun. « Non, je les regarde c’est tout. » Elle hésite « Il y a toujours une surprise chez eux » et ajoute un peu plus bas « ils savent se taire ». Il se contente en retour d’un sourire. Elle le fixe. « Et vous, vous êtes plutôt photo ? » Il secoue la tête, son regard file vers le bleu qu’une armada blanche envahit lentement. « Non, voyeur, c’est tout. »  « Moi, des fois le midi, je vais à la galerie Carex, rue de Seine. Je m’assois devant un pan de mur couvert d’une série d’un artiste dont j’apprécie le travail, Patrick Cassan, non Cassagnes. » Elle s’interrompt, les autres convives se sont tus et les observent.

« Et là, les zamoureux, on veut savoir, vous parler de quoi ? » Pas la moindre hésitation, pas même un soupçon d’embarras. « Skyfall. Le dernier James Bond. J’ai littéralement adoré. Et vous ? » Ô temps suspend ton vol, la seconde où il se tait et où toutes s’engouffrent. Chapeau l’artiste, s’amuse Camille en voyant le poulailler glousser et froufrouter. En quelques paroles, ce Julien tient son auditoire en haleine. Un bref instant, elle l’imagine en smoking et se surprend à avoir envie de le connaître, et un peu plus encore. Elle détourne les yeux, le laissant à son public et revient aux merveilleux nuages.

Il est tard, Camille a aidé une Natacha légèrement éméchée à trouver un taxi. Elle se hâte jusqu’au parking et, alors qu’elle cherche ses clefs, aperçoit une carte de visite sous l’essuie-glace. Julien Ferney, département juridique. Un numéro de portable griffonné avec ces quelques mots

                                   Rue de Seine, midi et demi

                                   Mardi

                                   Au coin d’une autre rue [un autre jour…]

Décidément s’en amuse Camille en glissant le bristol dans son agenda, ce diable de Julien maîtrise l’art de la dissimulation et ses classiques… avec, ce qui ne gâche rien, une pointe d’humour.

 

 

24 octobre 2012

Tester

Elle était devenue  « testamant », une profession encore très confidentielle, mais confortable. Grâce à son intervention, de nombreuses femmes évitaient ainsi les désagréments que peut poser une nouvelle relation. Les amants potentiels étaient évalués sur quatre points : le sexe, la culture, l’humour, et la participation aux tâches ménagères…

23 octobre 2012

Le match de foot

Quand les deux équipes sont arrivées sur le terrain, la stupeur a figé le public. La première équipe affichait des maillots blancs avec une énorme croix à l’effigie de l’agence funéraire PARADIS ; quant à l’équipe adverse, elle paradait en maillots roses qui arboraient côté pile, l’enseigne du plus grand sexshop de la ville, et côté face, soit un godemichet écolo, soit une poupée gonflable.

Une fois la stupeur passée, des quolibets fusèrent dans les gradins et les joueurs eurent le plus grand mal à commencer leur match. Il fallut l'intervention  du président du club. Celui fit un discours fleuve où il expliqua que la crise avait obligé  les deux clubs à faire appel à des sponsors qui, eux, ignoraient la crise...

PS : texte écrit après avoir lu cet article

22 octobre 2012

La mère d’élève

Quand son fils lui avait montré le mot du professeur dans son carnet de liaison, elle avait vu rouge et d’une plume rageuse elle avait écrit :

Monsieur,

Demander à mon fils d’éteindre son portable alors que celui-ci est en vibreur et ne gêne personne, n’est-ce pas abuser de votre autorité ?
De plus, si vous continuez à  stigmatiser mon fils et à le considérer comme un ignare – croyez-vous qu’il n’a que vos devoir à faire en rentrant à la maison ?  -  vous ne manquerez pas d’avoir de mes nouvelles par l’intermédiaire de votre proviseur. Par ailleurs, comment se fait-il que l’année dernière mon fils adorait le français alors que cette année il le déteste ! L’Education Nationale vous paie-t-elle pour dégoûter les élèves ?
Quant à ce stylo rouge que vous utilisez pour vous adresser aux parents, il est révélateur de votre agressivité et  de votre volonté de dominer !
Cordialement,
Madame R.

PS : cette lettre est fictive mais repose sur quelques éléments qui eux, ne sont pas fictifs... 

21 octobre 2012

La castration

Depuis qu’il avait appris, selon une étude publiée récemment,  que les eunuques avaient une durée de vie de 40 % supérieure à celle des hommes qui gardaient leurs attributs, il avait décidé de se faire castrer ; mais où ?

PS : pour voir l’article qui en parle, c’est ici 

20 octobre 2012

La lettre au voisin

Voici une petite lettre destinée à l’un de nos voisins – mais lequel ? -  « soucieux de l’ordre public ». La lettre a été  affichée hier matin sur la porte de notre garage.

A la personne qui a fait appeler la police municipale le jeudi 18 octobre sous couvert d’anonymat.

 

Monsieur ou Madame,

Nous remarquons que vous êtes un (ou une) citoyen  particulièrement respectueux du code de la route, ce qui est tout à votre honneur. Cependant, le zèle - s’il est excessif - risque d’aveugler. Et cela semble être le cas ici.

De nombreuses questions nous préoccupent :

 

  • N’aviez-vous pas remarqué que la camionnette stationnée devant chez nous l’était en raison de travaux ? Donc, de façon temporaire ?
  • Pensez-vous que des ouvriers peuvent avoir leur camionnette stationnée à 500 mètres alors qu’ils font des allers et retours très nombreux dans une même journée ?
  • Si par hasard vous déménagez, demanderez-vous aux déménageurs de garer leur camion dans la rue voisine afin que le camion soit stationné de façon tout à fait réglementaire ?
  • Pourquoi ne pas avoir sonné à notre porte plutôt que de téléphoner anonymement à la police municipale ? De quoi aviez-vous peur ? Que nous vous accueillions avec une kalachnikov ? Mais non, nous vous aurions accueilli(e) avec le sourire, soyez-en sûr (e) !

Si vous avez des réponses à apporter à toutes nos questions, n’hésitez pas à les déposer dans notre boîte aux lettres, signées, de préférence. Merci.

 

19 octobre 2012

La mort au balcon

Il apparut au balcon revêtu de  son immuable chasuble brodée façon XIXe. Précautionneusement, il se pencha  pour saluer la foule. Il agitait sa main pâle quand une bourrasque le déséquilibra. Le saint homme bascula dans le vide et mourut dans les minutes qui suivirent sa chute. On ne retrouva jamais ses chaussures rouges. Qui avait bien pu les lui voler ?

PS : si le cœur vous en dit, voici l’article de rue 89 « Benoit XVI, un pape réac jusque dans son dressing »

18 octobre 2012

La fenêtre

fenêtrepastelleElle s’était attachée à cette fenêtre et souvent elle s’arrêtait pour contempler les cheveux de vigne vierge qui adoucissaient la façade légèrement décrépie. Ce jour-là il faisait beau et le soleil se reflétait dans les petits vitraux. Elle était restée plus longtemps que d’habitude devant la maison et c’est là qu’elle avait vu la chose. Encore aujourd’hui elle ne pouvait dire que « la chose ». Les faits remontaient pourtant à 1 mois.


Quand elle en parla autour d’elle personne ne voulut la croire. « Encore un effet de ton imagination », lui avait-on dit. Elle avait pourtant clairement vu le visage ensanglanté d’une jeune fille derrière la fenêtre.


Elle avait longtemps hésité avant de sonner. Et puis elle s’était décidée. Tout d’abord,  personne n’avait répondu. Elle avait insisté et Madame de Chambon, les cheveux défaits, avait ouvert la porte. Elle avait remarqué qu’elle avait une tâche de sang sur son chemisier blanc. Elle lui avait dit.


- Bonjour Madame, je crois qu’à l’étage, il y a une jeune fille qui ne va pas bien.


La femme l’avait regardée, incrédule, et avait répété en écho « Une jeune fille ? ». Puis elle avait ajouté bien vite.


- Dans cette maison il n’y a que moi et mon mari. Ma fille est en Angleterre. Vous avez dû vous tromper mademoiselle.


Et c’est exactement ce que tout le monde lui avait dit : les de Chambon n’avaient qu’une fille et elle était partie au pair, en Angleterre. Alors pourquoi ne voulait-elle pas y croire ? Pourquoi continuait-elle encore à surveiller cette fenêtre jour après jour ?


PS : texte écrit à partir de cette photo prêtée par Pastelle.

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