22 juin 2012
Le cannibale
Depuis qu’il avait dépecé un homme, on l’appelait « le cannibale ». Pourtant, lui ne se souvenait de rien. Sa mémoire était immaculée, comme les draps blancs que sa mère étendait au soleil après les avoir fait bouillir dans la lessiveuse qu’elle installait dans la petite cour carrée.
Maintenant, il tournait en rond dans sa cellule de quatre mètres sur quatre et son enfance, longtemps oubliée, commençait à se glisser au travers des barreaux de sa mémoire : la cour carrée, ses odeurs, les vociférations de son père, les coups, les cris de sa mère, et parfois des rivières de sang qu’aucun drap ne pouvait jamais absorber…
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