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Presquevoix...
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9 avril 2012

L’écoute audio

La semaine dernière, un élève s’est endormi les écouteurs sur les oreilles, devant l’ordinateur où il était censé écouter  l’interview d’une chanteuse portugaise. Que faire ? Le réveiller ? Non, le laisser dormir. Il ne faut jamais déranger un « apprenant » bercé par la musique d’une langue étrangère, on ne sait jamais, quelque chose pourrait se produire… à son insu.

8 avril 2012

Le pervers des trains

Il n'en était pas à son premier coup : il y a un an, il avait déjà été condamné pour masturbation en gare de Nogent le Rotrou. Quand le juge l’interrogea, il répondit qu’il ne comprenait pas, qu’il aimerait bien arrêter, mais qu’il ne pouvait pas, c’était plus fort que lui. Il ajouta d’ailleurs qu’à 70 ans, remonter son pantalon et prendre ses jambes à son cou devenait de plus en plus pénible, surtout à cause de ses varices…

PS : texte inspiré d’un fait divers lu dans le parisien

7 avril 2012

L’autoroute

Sur l’autoroute, elle le laissait rarement conduire, il faut dire qu’il ne dépassait jamais le 90 et que la situation devenait  rapidement gênante, entre coups de klaxon répétés et appels de phare… Si, agacée, elle le lui faisait  remarquer, il répondait invariablement.
-    On est sur l’autoroute, on a payé, alors on doit en profiter le plus possible.

6 avril 2012

Le couple

Marcel, 80 ans, l’œil vif, la crinière blanche, frais comme un gardon, à part le cœur  qu’une petite pile stimule. Il fait danser les femmes comme personne ; Le tango, la valse et la java n’ont aucun secret pour lui. Paulette, 76 ans,  surveille jalousement son Marcel, surtout aux thés dansants. Elle lui reproche ses infidélités de danseur. Marcel lui réplique qu’il ne change de partenaire que pour les danses, alors de quoi se plaint-elle ?

Paulette ne répond  pas. Pourtant, elle voudrait lui dire que les meubles aussi ont des sentiments...

5 avril 2012

Le spray

Avant chaque cours, il se faisait une petite pulvérisation de spray buccal fluocaril, juste au cas où… les élèves étaient si médisants.


PS : Les deux clics du jeudi 5 avril : l'un pour la  "leçon de vie",   sur le site du Lorgnon Mélancolique, et l'autre pour le  texte limpide d'Alainx, sur sa mère.



4 avril 2012

L’équation du premier degré

Depuis qu’il avait dans sa classe la fille du dictateur, la peur le tenaillait. Sa femme était persuadée qu’il terminerait dans les geôles du régime. Et ce jour arriva. Il avait envoyé la petite Mirna au tableau, pour résoudre une équation du premier degré à une inconnue. Seulement, la petite s’était s’effondrée en pleurs au tableau et ce, malgré les révisions à répétition faites le cours précédent pour qu’elle réussisse ce passage au tableau. Il la rassura comme il put avant de la renvoyer à sa place.

Le même jour, à 20 heures, sa porte d’entrée fut défoncée et on le conduisit au poste de police. Sa nuit se passa dans une cellule, assis sur la pierre nue, à écouter  une voix enregistrée lui répéter en boucle des heures  durant :

« Une équation du premier degré d'inconnue x peut se mettre sous la forme : ax+b=0, où a et b sont deux nombres réels, et où a est non nul. »

Au petit matin il s’effondra, épuisé, mais il se réveilla aussitôt car une fanfare militaire corna dans ses oreilles l’hymne national. Il comprit qu’on voulait vraiment sa peau.

3 avril 2012

La poésie

L’endroit où il préférait lire de la poésie c’était aux toilettes et, dans chaque livre, il plaçait de petits morceaux de PQ pour signaler les poèmes intéressants. Elle aussi aimait la poésie, mais en d’autres lieux, et les longues lectures qu’il s’accordait au WC, entrecoupées «  d’onomatopets », l’énervaient au plus haut point. Elle  ne se privait pas de lui faire des remarques acerbes qui perturbaient sa lecture.  Finalement, il avait trouvé la parade :  il lisait ses poèmes avec des boules quies...

2 avril 2012

Prise de poids

Retenir sa respiration, il fallait à tout prix qu’il la retienne pour pouvoir  rentrer dans son pantalon en coton blanc. Il enfila la première jambe, la deuxième, le remonta progressivement et se mit en apnée au moment de fermer le bouton, mais rien n’aurait pu combler les trois centimètres qui manquaient ! Il l’enleva anéanti. En slip devant le placard, il passa en revue tous ses pantalons. Il prit le noir en velours côtelé, le gris en coton, puis le marron, le beige… mais le même drame se répétait à chaque fois.
Ce matin-là, il se fit porter pâle au travail…

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