Le pari
Tous deux contemplaient la ville de l’autre côté du fleuve ; tout est toujours plus beau de l’autre côté se disait Pedro. Oui, tout renaissait parce que la lumière retirait à la ville la crasse qui d’habitude l’assombrissait. Soudain, son ami lui annonça d’une voix froide.
- Tu sautes du haut du pont, ce soir !
- C’est tout ce que tu as trouvé ? Répondit Pedro.
L’autre lui lança un regard courroucé.
- De toute façon, on a parié et tu as perdu
Pedro embrassa tendrement la ville du regard. Après tout, pourquoi pas ! Qui le regretterait ? Elle ? Certainement pas, elle ne voulait pas choisir. Et c’est bien parce qu’elle ne voulait pas choisir qu’ils avaient fait ce pari stupide : l’un d’entre eux devait disparaître.
PS : texte écrit à partir de cette photo prise à Porto par C.V. en 2008