Les chats
Depuis quelques semaines, dans le quartier de la Victoire, les chats mouraient comme des mouches. Déjà une quinzaine d’entre eux avaient disparu et 10 cadavres avaient été retrouvés, tous empoisonnés. Les propriétaires – souvent des personnes âgées – étaient inconsolables, et on avait fini par mettre la police sur l’affaire.
Des lettres anonymes l'avait conduite à s' intéresser aux propriétaires du numéro 40, une maison gigantesque où des tessons de bouteilles dissuasifs avaient été placés en haut des murs.
- Je suis sûre que c’est pour que les chats s’empalent, avait souligné Madame C, 85 ans - propriétaire de 4 chats, dont deux disparus - à l’un des policiers qui l’interrogeait.
La première semaine de septembre fut la plus meurtrière, au point que les vieilles dames du quartier organisèrent des brigades de surveillance. Elles circulaient jour et nuit, par groupe de trois. C’est la brigade de Mademoiselle Marguerite qui découvrit l’assassin. Et quelle ne fut pas sa surprise : il s’agissait du curé de la paroisse. Les vieilles dames hésitèrent presque à en parler au commissaire, mais Mademoiselle Marguerite dit clairement qu’il ne s’agissait pas de mollir, que le rôle d’un curé était de semer l’amour, pas la mort !
Quand celui-ci fut interrogé, il ne nia pas. Il ajouta même que les dix plaies d’Egypte, à côté des chats du quartier, ce n’était rien !