Les yeux
Elle s’était approchée, intriguée, et avait vu deux yeux qui la fixaient, mais étaient-ce des yeux ou l’effet de l’alcool ingurgité au café. Des yeux aussi verts ?
Une fois de plus, elle avait craqué et rien ne l’avait arrêtée, pas même son fils qui était venu la chercher et l’avait tirée par la manche pour qu’elle rentre à la maison. Elle savait que si elle rentrait, ce serait comme d’habitude : les cris, la violence, la solitude. Elle se rendit compte que ce qu’elle avait pris pour deux yeux n’étaient que deux petites plantes dont le cœur renflé ressemblait un peu au sien.
Inutile de reprendre le chemin de la maison, il valait mieux qu’elle se perde dans les rues et ne revienne jamais, ils n’avaient plus besoin d’elle. Personne n’avait jamais eu besoin d’elle, pas même elle…
PS : texte écrit à partir de cette photo gentiment prêtée par Patrick Cassagnes