Si la soubrette était un homme ?
Il était au chômage depuis 6 mois et commençait à douter d’une embauche. C’est alors qu’il vit cette annonce dans un journal gratuit donné dans le métro : « demande femme de ménage en tenue de soubrette pour 75 à 150 euros de l’heure ».
Il téléphona et on lui demanda s’il était une femme. Non, mais un homme ferait-il l’affaire ? répondit-il. On lui demanda à quoi il ressemblait et il fut bien en peine de se décrire. Il finit par dire :
- 30 ans, 1 m 80, assez mince, peu poilu, blond.
Il lui fut répondu : je dois juger sur pièce !
L’agence – mais pouvait-on appeler ça une agence ? – se trouvait dans le dix-huitième arrondissement, un local qui ne payait pas de mine, sans doute une ancienne loge de concierge. La femme qui le reçut était outrageusement maquillée, dans les cinquante ans, et son sourire ressemblait plus à un rictus. Elle le jaugea sur le pas de la porte et lui dit immédiatement.
- C’est vous ?
- Pardon ?
- C’est vous le 1 m 80 peu poilu ?
Il sourit bêtement et lui dit que oui.
- Vous tombez bien. J’ai justement une demande un peu particulière, celle d’une dame d’une soixantaine d’année.
Elle fit un sourire entendu et ajouta :
- Et vous serez payé 150 euros de l’heure. Tous les samedis, de 20 h à 23 h, rue de la pompe, pour des cocktails mondains, me dit-on sur l’annonce. Cela vous va ?
Il fit signe qui oui. Après tout, que risquait-il ?
PS : texte écrit après avoir lu cet article dans libération.