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Presquevoix...
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16 février 2011

La fenêtre

fleursElle passait tous les jours devant la fenêtre et cet arrangement « floral » de bric et de broc lui plaisait. Qui habitait là ? Parfois elle voyait une main se glisser au dehors, un jour elle crut même voir deux yeux brillants, bien plus brillants et plus gros que des yeux humains et sa curiosité s’en accrut. Elle sonna, personne ne répondit. Elle sonna aussi le lendemain, puis le surlendemain, mais toujours aucune réponse. Alors elle prit une journée de congé et attendit dans un renfoncement comme elle aurait attendu la chute d’une histoire extraordinaire. Une heure se passa, puis deux, puis trois et toujours rien. Elle allait partir quand elle vit un homme s’approcher ; il n’y avait aucun doute, c’est à elle qu’il voulait parler.
- Elle ne viendra plus, lui dit-il
Elle le regarda interloquée. Ses yeux brillaient beaucoup trop pour être honnêtes.
- Elle est morte il y a trois jours. C’est moi qui l’ai tuée.
- Mais de qui parlez-vous ?
- De la femme qui habite là-bas, et il lui désigna la fenêtre au rideau de plantes.
Elle voulut lui dire que ce n’était pas son problème mais il la regardait fixement et ses yeux s’étaient agrandis.
- Et qu’est-ce que je dois faire ? balbutia-t-elle ?
- Rien, répondit-il, rien. Oubliez-la et il ne vous arrivera rien.
- Et les plantes ?
- Je m’en occuperai, partez !
Elle partit et  jamais plus ne repassa devant la fenêtre au rideau de plantes. Elle se demanda même si elle n’avait pas rêvé…

PS : texte écrit à partir de cette photo prêtée par Patrick Cassagnes

Commentaires
G
Pastelle : il oubliera, je lui fais confiance.<br /> <br /> D. Hasselmann : une tombe d'un genre nouveau, à coeur ouvert.
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D
Quand même bizarre, ce pot de chrysanthèmes déposé tous les jours sur le rebord de la fenêtre...
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P
Elle fait de drôles de rêves, il n'y a pas de doute ! <br /> Et voilà qu'elle a découragé Pagenas d'y retourner au printemps ! <br /> Snif.
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G
Ton commentaire me fait sourire : d'où l'expression " s'enterrer chez soi"...
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C
Une maison devant laquelle je passe régulièrement aligne des pots de fleurs en plastique à toutes ses fenêtres. Quand les couleurs ont passé, la propriétaire les change. Comme sur une tombe de cimetière.
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