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Presquevoix...
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1 février 2011

La sensualité de l’assassin

couverture6Il n’avait jamais voulu être assassin, on lui avait juste forcé la main. La première fois qu’il avait tué, sa chemise était à tordre, comme s’il  avait perdu toute l’eau de son corps. La fois suivante, sur les conseils de son père, il avait mis du coton  pour absorber la sueur.
Il présentait bien et avait toujours fait la fierté de sa mère mais, depuis qu’il avait commencé à perdre ses cheveux, jamais son chapeau ne le quittait et une seule question l’obsédait : un chauve peut-il être sensuel ?
Il avait une qualité peu commune pour un assassin : l’empathie. Il n’était pas rare qu’il se laissât aller à quelques attentions touchantes avec certaines victimes toujours choisies avec le plus grand soin. Les annonces passées dans Paris Normandie à la rubrique « emplois » précisaient que les candidates devaient avoir  entre 25 et 30 ans, être blondes ou châtains clairs, mesurer environ 1 m 65 - la même taille que sa mère -  se montrer enthousiastes, disponibles, et le tout pour une rémunération  largement supérieure au SMIC. Quant au travail demandé, l’annonce ne le stipulait pas.
La première femme qu’il avait tuée - et son père l’en avait presque supplié - c’était sa propre mère. Comment aurait-il pu le lui refuser ? Elle avait fait de son père une épave. Une fois le pied à l’étrier, il lui avait fallu monter en selle plus vite qu’il ne l’aurait sans doute voulu et il était très vite devenu un cavalier émérite.
Depuis un an, après chaque meurtre, un rituel s’était imposé peu à peu : il enfermait dans  du papier de soie les cheveux de ses victimes. Qui sait si ce simple geste n’était pas aussi un ultime geste de tendresse ?

PS : texte écrit à partir de cette couverture obtenue, encore et toujours, grâce à ce merveilleux site !

Commentaires
G
Détail piquant, s'il en est ;.)
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L
Ses victimes ne devaient pas faire plus de 1,65m, car sinon elle ne seraient pas entrées dans le congélateur comme sa mére.<br /> Bonne soirée Latil
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G
D. Hasselmann : je sèche, je l'avoue. Evidemment si vous citez le plus beau chauve que la terre ait porté...<br /> <br /> Tisseuse : le regard que tu portes est intéressant ; car effectivement si c'était vrai, on pourrait l'expliquer comme ça... je suis sûre que demain ou après demain je verrai pire dans Paris Normandie.<br /> <br /> Pastelle : exact. Je vais passer à la "mère" maintenant.
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P
Encore le père ? Décidément... ;)
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T
Je confirme ce site de création de titre est une belle trouvaille :)<br /> <br /> pour ma part, je trouve cette photo très angoissante associée à ce titre, elle attire irrésistiblement mon imagination vers Landru<br /> <br /> le texte que cela t'a inspiré est fascinant d'un point de vue psychologique avec cette "association" père-fils...et ce fil conducteur de la tendresse...on serait donc là sur une forme de passage à l'acte "d'oedipe inversé"<br /> <br /> en médecine chinoise j'ai toujours entendu dire que la calvitie venait d'un vide énergétique de rein, racine vitale de notre être pour cette médecine pluri millénaire....mais aucun rapport avec la virilité<br /> <br /> mais la sensualité est d'un tout autre domaine...<br /> et je crains bien que les attentions que l'assassin porte à ses victimes ne soient pas de la tendresse, mais du fétichisme....la "personne" étant pour lui chosifiée, comme une poupée
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