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Presquevoix...
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21 janvier 2010

Le badge

Il laissait toujours un badge avec son nom et son prénom sur la table de nuit : la peur de se réveiller et de ne plus savoir qui il était.

20 janvier 2010

Noire comme la vie (gballand)

DanalyaIl avait beau arpenter le quai de long en large, il n’y avait rien à faire, aucun reflet dans aucune flaque au monde ne lui donnerait de solution et quand une vie en était arrivée là, ne valait-il pas mieux lui donner un petit coup de pouce pour qu’elle s’en aille rejoindre l’autre rive, celle des non-retours ?
Il entendit des talons résonner sur le trottoir, de douloureux petits talons qui plantaient leur aiguillon sur le corps froid du bitume. Soudain, le silence s’installa et instinctivement il retint sa respiration ; puis il y eut le bruit d’un corps jeté dans l’eau, ç’aurait pu être le sien. Sans hésiter il se jeta  à son tour dans la Seine. Il nageait maintenant à toutes brasses vers celle qui se noyait comme s’il s’était agi de se sauver lui-même…

PS : texte écrit à partir de cette photo gentiment prêtée par Danlayia du blog « phrasibuleuse »

19 janvier 2010

Le lézard (gballand)

Sur le blog je-double,  un photomontage de Patrick Cassagnes, illustré par un texte de gballand.

« Quand elle avait vu le gros lézard sur la plage, la petite fille avait poussé un hurlement qui avait obligé sa mère à se relever  alors qu'elle paressait sur le sable blond… » Pour lire la suite, c’est ici !

18 janvier 2010

Encore un ! (gballand)

Encore un ! ? Voilà ce qu’avait dit sa mère, l’air amusée, quand  elle l'avait vu arriver avec son nouveau copain. Elle avait même ajouté, avec un large sourire, à l’intention du garçon  débraillé qui était dans l’entrée : « Ma fille se lasse très vite ! ». Il était prévenu.
Aussitôt arrivé dans sa chambre, il s’installa sur son lit comme en terrain conquis, fit une ou deux remarques moqueuses sur la déco, enleva ses chaussures, cala sa tête sur l’oreiller puis il lui dit :
- Tu viens ?
- Dégage ! Se contenta-t-elle de répondre après un instant de réflexion.
D’une main elle lui tendit ses chaussures et de l’autre elle lui montra la porte.

17 janvier 2010

La piscine (gballand)

C’était jour de piscine. Ce mercredi, le ciel s’était lavé de ses nuages habituels, il nagerait dans le bassin extérieur. Le ticket tendu, la cabine occupée, l’effeuillage commença : pantalon, sweat, maillot de corps, slip défraîchi, chaussettes… Dès la sortie de la douche, il croisa des corps qui le croisaient mais ne le regardaient pas. Il faut dire qu’il était terriblement banal. Avant de plonger et de commencer ses 50 mètres sur le dos, ses yeux firent le tour de la piscine. Il remarqua, de l’autre côté du bassin, le corps magnifiquement proportionné du maître nageur. Ses muscles saillants et ses épaules massives - sûrement un nageur de papillon – lui donnèrent envie de disparaître. Il plongea immédiatement dans l’eau chlorée. En remontant à la surface, il entendit un coup de sifflet mais continua à nager, pourquoi le sifflerait-on ? Il repensa aux muscles du maître nageur, au triangle bleu de son slip et il battit des pieds frénétiquement. Un autre coup de sifflet résonna et une voix cria :
- Eh vous là-bas !
- Moi ? finit-il par dire en se montrant du doigt.
- Oui, vous, sortez !
Il se hissa avec difficulté sur le bord de la piscine. Le maître nageur était juste devant lui. Il se sentit presque humilié de se trouver, nu ou presque, à côté de ce type parfait.
- Et votre bonnet de bain ?
- Mais, mais… je suis chauve balbutia-t-il.
- Et alors ? Vous n’avez pas lu le règlement : bonnet obligatoire. Si vous  n’avez pas de bonnet vous ne pouvez pas avoir accès au bassin.
Le maître nageur se montrait inflexible et il se sentit doublement humilié.
Il n’attendit pas son reste et battit en retraite en grelottant dans son slip de bain noir légèrement détendu.
 

16 janvier 2010

Le prénom (gballand)

C’était étrange : quand elle appelait son fils elle lui donnait le nom de son  chien et quand elle appelait son chien, elle lui donnait  le prénom de son fils.

Encore une histoire sans queue ni tête ?

15 janvier 2010

Fontaine (gballand)

P7250807Emporté par une fougue toute romantique il  n’avait pas hésité à lui dire :
- Tu es la fontaine dans laquelle j’aimerais me baigner…
Il n’avait  pu aller plus loin, elle lui avait retourné une claque violente :
- Je ne boirai plus de ton eau, répliqua-t-il presque automatiquement en se passant la main sur  sa joue douloureuse.
Elle resta pétrifiée, le regard aimanté par la marque de ses doigts imprimés sur le visage du jeune homme. Elle s’approcha de lui, posa sa main sur sa joue et lui dit presque à regret.
- Plus jamais ça, tu comprends ? Plus jamais ça ! Puis elle partit en courant.

PS : texte écrit à partir de cette photo de C.V.

14 janvier 2010

L’apéritif du matin (gballand)

Elle s’était échouée dans ce café  parce que le ciel déversait ses trombes d’eau et qu’il n’avait pas l’intention de s’arrêter. Il était 9 heures, elle n’avait rien à faire de particulier, sinon attendre que l’averse se passe. Quand elle était entrée, les hommes au comptoir s’étaient retournés d’un seul mouvement. Ils devaient déjà écluser leur deuxième verre de vin. Elle s’était assise non loin du comptoir pour mieux écouter le ronron de la vie ; le café n’était-il pas l’un des rares endroits où l’on pouvait être seule et avec les autres ? Soudain un type à la voix sonore déclara :
- Hier à trois heures de l’après midi, y faisait tellement nuit, qu’on aurait dit qu’cétait l’heure de l’apéritif !
Elle sourit et se dit que finalement la vie ne devait pas être si compliquée que ça. Elle héla le garçon :
- Un porto s’il vous plait !
Elle crut lire de la surprise dans ses yeux, mais sans doute se trompait-elle.  Son congé maladie se terminait le lendemain, elle allait devoir à nouveau affronter la vie…

13 janvier 2010

Le cimetière des bébés perdus (gballand)

Sur le blog je-double,  un photomontage de Patrick Cassagnes, illustré par un texte de gballand.

«A l’office du tourisme, on lui avait dit que c’était une légende, qu’il n’avait jamais existé, mais elle n’en croyait rien... » Pour lire la suite, c’est ici.

12 janvier 2010

Le sucrier (gballand)

PC250611Il avait la manie de se photographier et de photographier son reflet, pour le meilleur et pour le pire, souvent pour le pire. Elle lui demandait parfois :
- Mais pour quoi tu te prends toujours en photo ?
Il lui faisait toujours la même réponse :
- Pour m’habituer.
La photographie qu’il préférait, c’était son reflet dans le sucrier. Il s’était presque trouvé beau. Il faut dire que la distance, la déformation et l’objectif de l’appareil y étaient pour beaucoup. En regardant la photo, elle lui avait dit, charitable :
- Ah oui, tu as raison, celle-ci est réussie !
C’est d’ailleurs cette photo-là qu’elle avait choisie de mettre sur sa table de nuit, en souvenir de lui. Et tous les soirs, une fois que le chien s’était installé sur son lit, à 22 heures tapantes, elle ne manquait pas de lui dire :
- Il était beau, hein, ton maître ?
Le chien semblait opiner de la tête et s’allongeait à ses côtés en poussant de petits grognements de plaisir.

PS : Texte écrit à partir de cette photo de C. V.

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