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28 octobre 2009

Pause (gballand)

P2007080902Il y a un temps un temps pour tout,
Un temps pour la prose
Un temps pour les pauses…

Retour lundi prochain.

PS : photo de C. V. prise au Portugal

27 octobre 2009

La petite boîte à névroses (gballand)

Sur le blog je-double, un  texte  de gballand, « la petite boîte à névroses », illustrée par un photomontage de Patrick Cassagnes

« Il était debout près du lit alors qu'elle était encore allongée … » (la suite)

26 octobre 2009

La visite du Président (gballand)

Le Président de la République arrivait dans deux jours et le Directeur avait réuni le personnel afin d’expliquer les enjeux de cette visite pour l’usine. 
Lors du casting, le Directeur avait choisi Marion Durand pour  tenir le rôle de la jeune ouvrière en blouse bleue près du président. Elle obéissait aux deux critères choisis par le président : ne pas dépasser 1 m 60  et des cheveux blonds. Le Président n'aimait pas les brunes. Marion avait accepté. Pour ce premier rôle, on lui avait alloué une somme de 200 euros. La veille de l’arrivée du Président, afin d’éviter des problèmes de retard dus aux mesures de sécurité, le personnel avait  dormi à l’usine et un repas froid avait été offert par le Directeur.
Le jour J, le secteur de l’usine était noir de CRS en tenue anti-guérilla. A 10 h 45,  le Président sortit de sa voiture survolté – il ne pouvait supporter de rester en position assise plus de 30 minutes -  suivi d’une cour servile. Il serra des mains, dont celle de Marion, distribua son sourire crispé aux ouvriers fatigués, puis son discours commença, haché et abyssal, comme à l’accoutumée. Trois minutes après le début de la harangue Marion, qui se trouvait à moins d’un mètre du Président, mit son masque « Casse toi pov’microbe » sur la bouche et fit  signe à la forêt de caméras.
Elle fut aussitôt enlevée par un garde du corps qui l’assomma d’un coup sur la tête.
Après trois heures de garde à vue, le nez gonflé, la tête douloureuse et un fichage génétique en prime, elle rentra chez elle. Au journal de 20 heures, elle remarqua que la  scène de l’enlèvement avait été coupée au montage.

La France prenait un virage dangereux…

25 octobre 2009

Les feuilles mortes (gballand)

Les feuilles mortes, je n’en ai jamais ramassé. Par peur sans doute. Si je disparaissais dans le linceul doré des feuilles d’automne, je serais enfin libre, mais voilà, je me suis habitué à la vie.  Elle me colle à la peau comme une maîtresse obstinée.
Aujourd’hui, en attendant le métro, j’ai presque eu envie de me jeter sur les rails ; ça m’arrive parfois, comme un geste de bravade, mais au dernier moment  je change toujours d’avis.
La vie c’est comme un coquelicot
qui pousserait sur le ciment d’un quai désert, voilà ce que je me suis dit en sortant des entrailles de la terre par une volée d’escaliers qui n’en finissait pas de grimper vers la lumière. Une fois à l’air libre,  j’ai regardé une flaque de ciel bleu noyée entre  deux tilleuls et j’ai pu reprendre le fil de ma vie, comme si de rien n’était.

PS : texte écrit à partir d’une consigne donnée par les « impromptus littéraires ».

24 octobre 2009

La retraite (gballand)

On m’a téléphoné pour m’inviter à un départ à la retraite. Je dois avouer que les départs à la retraite des autres m’ennuient. Je préfèrerais de loin aller à mon propre départ en retraite, mais l’heure n’a pas sonné pour moi et sans doute ne sonnera-t-elle jamais.
J’ai eu du mal à reconnaître la voix de l’homme qui m’a téléphoné, forcément, je l’ai vu cinq fois en 5 ans. Enfin, il avait l’air content de m’inviter et j’ai senti qu’il fallait faire nombre et gonfler les troupes ; l’heure était grave. Alors, en bon soldat non-retraité, j’y suis allée le sourire aux lèvres. C’est important de se fabriquer des souvenirs avant d’être « radié » des cadres.
Un radié radieux ne vaut-il pas toujours mieux qu’un radié malheureux ?

23 octobre 2009

Les cèpes (gballand)

C_pes2Elle voulait absolument avoir trouvé les  plus gros, comme d’habitude. Il avait beau se défendre :
- Je te dis que c’est moi, merde ! Le premier, il était à peine caché sous une feuille, près du chemin des deux cèdres, quant au deuxième, il était sous les fougères,  près des bouleaux !
- Tu veux toujours avoir raison, comme si la raison était une question de sexe ! Lui asséna-t-elle comme dernier argument.
Elle possédait l’art sans pareil de faire taire les autres et lui avait l’habitude de se taire pourtant, ce jour-là, il poursuivit :
- Si ça te fait plaisir ! Pour ajouter aussitôt :
- De toutes façons bientôt, avec ce que tu as, les champignons, tu  pourras plus les voir !
Et il continua de vaquer à ses occupations comme si de rien n’était.
« Le salaud », murmura-t-elle entre ses dents, elle n’aurait jamais dû lui rapporter ce que l’ophtalmologiste lui avait dit la veille.

PS : photo de R. B.

22 octobre 2009

Mauvaise haleine (gballand)

Il avait mauvaise haleine. La dernière fois qu’il avait vu son dentiste, celui-ci lui avait dit, protégé derrière son masque :
- Je ne peux plus rien pour vous !
En désespoir de cause, il se ruina en sprays divers. Rien n’y faisait. Les femmes s’éloignaient, la peur de l’échec le paralysait et il gardait toujours une distance de deux mètres entre ses interlocuteurs et lui. Même sa mère, pourtant discrète, lui faisait des remarques quand il l’embrassait :
- Michel, tu as une de ces  haleines, tu ne crois pas que tu devrais consulter ?
Il finit par ne plus sortir de chez lui. Il ne parlait qu’au téléphone et en arriva même au point de ne plus ouvrir la porte quand quelqu’un sonnait. On essaya de lui dire que ce n’était pas une raison pour se cloîtrer, qu’il devait faire face, qu’il y avait pire que ça, mais non, il ne voyait pas : que pouvait-il y avoir de pire ?

21 octobre 2009

Apnée (gballand)

Sur le blog je-double, un photomontage de Patrick Cassagnes, illustré par un « texte » de gballand, à lire en apnée :
« Je suis né dans un aquarium… » (la suite)

20 octobre 2009

L’agent contaminateur (gballand)

On avait fait venir sa mère à l’école. Elle, elle aurait préféré ne pas y aller, mais il avait bien fallu qu’elle s’exécute. La directrice lui avait téléphoné en lui précisant que si elle ne venait pas, son cas serait signalé à la Direction Régionale des Affaires sociales.
Maintenant, elle était dans le bureau de la directrice et regardait la pointe de ses chaussures d’un air gêné. Qu’est-ce que son fils avait bien pu faire pour qu’elle soit convoquée ?
La directrice commença d’un air solennel :
- Madame, vous n’êtes pas sans savoir que votre fils nous pose quelques problèmes…
Elle l’avait pourtant toujours bien élevé, même sans son père, était-ce sa faute à elle s’il ne lui donnait plus de pension et s’il ne voulait plus  voir son fils ? La directrice continua :
- Votre fils ne s’adapte pas aux règles de la collectivité, Madame, et la meilleure preuve c’est qu’il a mordu l’un de ses camarades jusqu’au sang.
Puis elle  conclut brièvement :
- Votre fils est un agent contaminateur !
C’était donc ça, il avait mordu un copain. Etait-ce si grave ? Elle avait failli sourire mais s’était retenue à temps. Elle savait que la directrice l’aurait pris pour une provocation. Mais que pouvait-elle dire ? Que mordre n’était quand même pas un drame, qu’on pouvait en parler, qu’elle s’expliquerait avec son fils, qu’il s’excuserait, bien sûr qu’il s’excuserait…
Elle choisit de ne rien dire et la directrice y vit une preuve de sa culpabilité.
Une fois  qu’elle eut refermé la porte derrière elle, la directrice nota dans son carnet : « prévenir la Direction des affaires sociales, mère inapte, affaire à suivre. »

19 octobre 2009

L’ultimatum (gballand)

Il avait tenté le tout pour le tout : « Si je dois changer de bureau, je me suicide ! ». Voilà mot pour mot ce que disait le courrier qu’il avait envoyé à la Direction. Un coup de folie. Maintenant il regrettait un peu son ardeur et appréhendait  la réponse.  Il s’était bien acheté une corde – le vendeur avait fait l’éloge de sa solidité -, il savait exactement où il l’accrocherait –  la poutre du préau était résistante, il avait pris soin de la tester une semaine plus tôt -, mais serait-il capable d’aller jusqu’au bout si cela s’avérait nécessaire ?

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