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20 septembre 2009

Elle et elle (gballand)

Sur le blog je-double, un photomontage de Patrick Cassagnes (www.sucrebleu.com), illustré par un texte de G.Balland : Elle et elle.

19 septembre 2009

Les adjectifs en OIRE (gballand)

Hier, après avoir demandé aux élèves de seconde de me donner des mots qui finissaient en TION, en AIRE et en TÉ, je leur ai demandé de me donner des adjectifs qui finissaient en OIRE, une façon rapide d’acquérir du vocabulaire en portugais grâce aux correspondances de terminaisons des mots. Un élève lève la main aussitôt et me dit  « tupperware ». Je lui demande gentiment s’il plaisante – c’est un bout-en-train – mais il m’assure que non. Je lui explique donc, avec toute la pédagogie dont je sais faire preuve, pourquoi ce « tupperware » ne peut pas convenir…
Il hoche la tête, déçu.

18 septembre 2009

La mode du suicide* (gballand)

Quand le DRH l’avait fait venir il lui avait dit clairement :

- Si vous me changez de service encore une fois, je me suicide.
- C’est du chantage ! avait-il répondu.
- Appelez-ça comme vous voulez, mais une chose est sûre, je me foutrai en l’air.
Il avait préféré ne pas le croire. Le surlendemain on le retrouvait pendu dans son bureau. Quand on l’annonça au DRH, celui-ci téléphona au Directeur qui eut la réponse suivante :
-  Le vingtième ? Ils veulent notre peau ou quoi ?
Le Directeur raccrocha aussitôt pour téléphoner au Président :
- Ici Jacquemard, un de plus, on en est à 20 suicides, qu’est-ce qu’on fait ?
- On continue à restructurer, lui répondit une voix glaciale, les résultats sont là, on n’arrête pas une entreprise qui gagne. Il n’y a quand même pas écrit « assistance sociale » au fronton du siège, non ? Et on lui raccrocha au nez.

* allusion à la « mode du suicide » évoquée par le PDG de France Telecom.

17 septembre 2009

Mrs Hyde en elle… (gballand)

Hier, mes fenêtres étaient grandes ouvertes et j’ai entendu ma voisine crier – comme souvent elle le fait - de sa voix si caractéristique de Mrs Hyde «  Sale morue, salope,  t’es qu’une putain  comme ta mère, v’là la police qui arrive, tu vas voir… ».

Ma voisine, âgée, vit seule. Il lui arrive souvent de parler de cette voix rocailleuse qui semble venir du tréfonds d’elle-même ; mais qui parle en elle ? Mystère. Revit-elle des épisodes douloureux de sa vie ? Quand je l’entends crier ainsi, j’imagine son visage déformé sous l’effet de la haine… je suis d’autant plus surprise quand je la croise ensuite le visage apaisé.

Le cerveau a des raisons que la raison ne connaît pas.

16 septembre 2009

Une contrée imaginaire (gballand)

Quand le prince au turban bleu m’avait dit « Viens voir ma contrée imaginaire », j’étais à un âge où l’on croit encore que les princes ne veulent que le bien des princesses. Il faut toujours se méfier des princes qui avancent masqués.
La première fois que nous avons voyagé dans sa contrée imaginaire, les feuillages laissaient passer des trouées de lumière et les fleurs
toutes plus étranges les unes que les autres - contemplaient la surface d’eaux claires et profondes. La deuxième fois, nous nous sommes baignés nus dans les eaux limpides d’une rivière où le soleil faisait briller des myriades d’étoiles et j’ai vu le septième ciel, celui dont on m’avait tant parlé et que je ne connaissais pas.
Une fois devenue princesse, j’ai commencé à comprendre que sa contrée imaginaire ne serait jamais la mienne. Jour après jour le Prince grignotait le pistil de mon cœur et la corolle de mon âme se perdait  dans des vallées obscures.  Nous nous baignions encore nus dans les rivières, mais les eaux étaient devenues sombres et le feuillage des arbres ne laissait plus passer de lumière.
Quand j’ai voulu partir de son royaume, il était trop tard, son imaginaire avait  refermé sur moi sa prison de pétales.

PS : Texte écrit à partir d’une consigne des « impromptus littéraires »

15 septembre 2009

Le genou (gballand)

P8210065Ce que je préférais chez lui, c’était son genou gauche. Vous me direz certainement qu’il n’a rien d’exceptionnel et je vous répondrai que c’est pour ça que je l’aimais. Pourquoi devrait-on forcément aimer des genoux d’exception ?
La première fois que j’ai vu son genou, c’était en 2000, à la terrasse d’un café. Mes yeux s’étaient attardés sur lui, par ennui, et ils n’avaient pu s’en détacher. Il faut dire qu’à l’époque, j’allais mal, si mal que je pouvais fixer les choses et les gens pendant de longues minutes sans m’en rendre compte. Le propriétaire du genou était venu me voir à ma table, gêné par mon regard :
- Qu’est-ce qui ne va pas ? M’avait-il demandé.
Je l’avais regardé surprise et il avait continué.
- Oui, vous fixez mon genou depuis tout à l’heure.
- Ah, ça ? Avais-je dit machinalement. Mon regard vous gêne ?
Il m’avait répondu que non, bien au contraire, mais qu’il n’avait pas l’habitude. Il avait fini par s’asseoir à ma table et nous avions parlé de tout et de rien. Dix minutes plus tard je lui mettais la main sur son genou gauche et l’après-midi même nous étions à l’hôtel de la gare, ses genoux cherchant les miens dans un ballet fougueux. Nous sommes restés un an ensemble. Une longue année à regarder son genou, et puis je me suis lassée, on se lasse de tout.
Depuis lors, j’ai cherché en vain un genou comme le sien mais je n’en ai jamais retrouvé.

PS : texte écrit à partir de cette photo de C. V.

14 septembre 2009

La même chose (gballand)

Sur le blog « je-double », un texte – la même chose - de  G.Balland, illustré par un photomontage de P. Cassagnes (www.sucrebleu.com)

13 septembre 2009

Le cadeau (gballand)

Ma journée avait été infernale, deux rendez-vous non prévus, trois prévus, un entretien avec le Directeur- produit, un rapport à rendre le lendemain et j’en passe. C’est une fois dans la voiture, à 19 h, que je me suis rendu compte que c’était l’anniversaire de ma femme et qu’il me fallait un cadeau de toute urgence. Je me suis arrêté au premier drugstore venu, mais il n’y avait  rien, j’en étais pour mes frais, elle allait me regarder en chien de faïence toute la soirée et elle conclurait par sa tirade habituelle : j'ai  toujours été la cinquième roue du carrosse.
Dès que j’ai eu passé le seuil de la maison, j’ai joué mon va-tout et je lui ai dit :
- Pour ton anniversaire, j’ai choisi de t’emmener au restaurant, tu sais celui très chic, sur les quais.
Elle m’a  répondu tranquillement que si c’était à cause du cadeau, ce n’était pas grave, qu’elle se l’était acheté elle-même car elle prévoyait le coup.
- Ah bon,  lui ai-je demandé étonné,  et c’est quoi ?
- Surprise, m’a-t-elle répondu. Il faut juste que tu ailles chez Boucheron pour payer la facture et prendre la bague.

Résultat : 1690 euros à payer en une fois. Bon anniversaire ma chérie.

12 septembre 2009

Pourquoi écrit-on ? (gballand)

« On écrit pour laisser la parole à ce qui ne s’est jamais dit, à ce qu’on n’était pas à même de dire. » (J.B. Pontalis, dans une interview accordée à l’hebdomadaire Télérama)
Une citation à méditer sans modération…

11 septembre 2009

Le coup de téléphone (gballand)

Aujourd’hui, j’ai appelé un ami à son bureau. Cela faisait un an que je devais lui téléphoner et que je remettais toujours au lendemain.
- Pourriez-vous me passer Arthur D. s’il vous plaît ? ai-je demandé au standard.
La fille  a hésité un instant puis a fini par dire :
- Il est mort.
Elle m’aurait planté un poignard en plein cœur que ce n’aurait pas été pire.
- Mort, ai-je répété comme un idiot, mais ce n’est pas possible !
- Oui, mort et on l’a même incinéré il y a une semaine, a-t-elle cru bon d’ajouter.
J’ai bêtement répondu « merci » et puis j’ai raccroché. Ensuite je me suis morigéné intérieurement, mais pourquoi avais-je attendu si longtemps pour  appeler Arthur ? J’ai passé ma journée à me morfondre et puis avant de m’endormir, je me suis souvenu de la raison de mon silence : non seulement il avait flirté avec ma femme lors de notre dernier repas chez lui, mais il m’avait traité d’enculé.
Oui, dans la vie, tout se paie ! Et je me suis endormi paisiblement.

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