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Presquevoix...
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5 mars 2009

Ni fleurs, ni couronnes (gballand)

croixIl ne revenait dans sa ville natale que pour les enterrements. Vu son âge, ses déplacements étaient de plus en plus fréquents, un par an, parfois deux. Un nouvel enterrement était prévu le 21 mars. Sur le faire-part, la famille avait  précisé « ni fleurs, ni couronnes ».
Il avait applaudi des deux mains à cette décision et avait précisé à sa femme.
- Pour moi, ce sera pareil, n’oublie pas ! Ni fleurs, ni couronnes ! J’y tiens !
Sa femme l’avait assuré qu’elle n’oublierait pas, puis il avait pris le train, comme d’habitude.
Cet enterrement avait été plus gai que les précédents, le restaurant où ils avaient déjeuné était renommé pour ses viandes, le vin avait coulé à flot, et les larmes s’étaient rapidement muées en rires. Au moment de se lever de sa chaise, il fit un malaise. Le soir même il mourait à l’hôpital.
Une semaine plus tard, c’était lui qui était enterré dans sa petite ville natale. Il n’en fut pas fâché, la vie commençait à lui peser. Une seule chose l’attrista, sa tombe fut couverte d’une profusion de fleurs et de couronnes.

* photo vue sur le site : http://www.rebillon.fr/r2_public/fr/

Commentaires
G
Jolie pirouette.
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D
Sur sa tombe, il avait exigé un cactus : il avait aimé se piquer au jeu de la vie.
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G
Ton pragmatisme fait autorité. Cet homme-là devait être un rêveur, oui, il y en a.
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D
Il aurait dû savoir que "les paroles s'envolent, les écrits restent". Rien ne vaut un bon testament écrit et paraphé, comme il se doit...
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G
Mû : il est vrai que je ne pensais pas à ça.<br /> <br /> Valériane : Les pensées sont des fleurs alors...<br /> <br /> Latil : une bonne idée. Les femmes sont parfois versatiles...
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