Une journée de liberté
Elle a sa journée de libre, elle peut faire ce qu’elle veut et tout un programme se met en place dans sa tête. Elle saute le petit déjeuner, s’habille, prend un pull, ses lunettes et sa besace. Au dehors, un petit vent balaie les rues, les gens se croisent, sérieux, préoccupés par leurs soucis respectifs et elle, se dit qu’elle a bien de la chance d’avoir ce moment pour elle. Elle suit les panneaux indiquant la location de vélos, sous le pont qui enjambe le canal qu’elle compte longer. Une dame très gentille l’accueille, le vélo est présenté, le casque offert et sitôt les papiers remplis, la voilà qui s’élance sur la piste cyclable. Le pull est bienvenu, il fait beau mais la fraicheur de l’air est encore bien présente en ce matin de mai. Elle pédale avec entrain et découvre au long des km avalés qu’elle adore ça, elle se sent bien, elle s’arrête où elle veut, quand elle veut, elle est libre comme l’air !
Après sa pause photos, la voilà qui zigzague à travers un arborétum loin des routes et de la foule. Un homme, son vélo à côté de lui, rêve sur un banc, solitaire, le regard au loin. Il ne tourne même pas la tête à son approche, elle se fait toute discrète et s’en va s’asseoir un peu plus loin, écrire sur son carnet noir, ses sensations et son bonheur du jour.
Le retour se fait par la rivière
Rideau, plus sauvage que le canal du même nom qu’elle a traversé près des
écluses, posant pied à terre pour regarder le passage tout en lenteur d’une
barque. Ici pas de plates-bandes arrangées, juste un chemin de terre où elle
croise marcheurs et autres cyclistes. Elle pédale, pédale ainsi pendant des
heures avec des petites pauses ici et là avant de rendre le vélo à son point de
départ.
Elle a faim et s’arrête à une terrasse où elle savoure une bière rousse et un sandwich. Le soir, elle se fait belle et monte au restaurant tournant situé au 28ème étage de l’hôtel où elle séjourne pour s’offrir un bon repas arrosé d’un verre de vin qu’elle prendra soin de bien choisir. Le panorama qui s’offre alors à elle comble le vis-à-vis qu’elle n’a pas. Elle ne se sent pas seule, non, pas ce soir, elle savoure une liberté retrouvée même si éphémère…