L'instant présent

Quel âge as-tu ?
- 50 ans.
Elle reste sans rien dire
- Ca te gêne ?
- Euh ! un peu, mais tu n’avais pas l’air si vieux !
Il sourit
- Maintenant que tu sais, j’ai l’air vieux ?
Elle le regarde en coin, elle tire le drap sous son menton. Il voit bien qu’elle réfléchit.
- Ben, ça fait quelque chose, en fait tu as l’âge de mon père. Ca fait drôle de faire l’amour avec son père…
Il éclate de rire. Il se penche vers elle et lui pose un baiser sur le nez.
- Je n’ai pas d’enfants, mais je peux comprendre. Au fait, toi, quel âge as-tu ?
- 30 ans.
- Tu ne les fais pas non plus.
- Je sais, quand j’allais en boîte avec les copines, il fallait toujours que je montre ma carte d’identité pour pouvoir entrer, cela me mettait dans une rage folle. Maintenant, je trouve ça bien et plus tard je n’aurais même pas besoin de Botox, génial !
Elle se tourne sur le côté et le regarde plus attentivement. Le ton grave elle demande.
- Tu penses que ça va changer nos rapports professionnels ?
Il hausse les épaules.
- Pas de toi à moi mais vis-à-vis des autres, je ne sais pas. Tu veux que ça se sache ou tu préfères la discrétion ?
- Et toi ?
Il ne répond pas tout de suite, un sillon se creuse le long de son front. Il se redresse, appuie son dos contre la tête du lit, caresse sa barbe naissante.
- Pour moi, cela n’a pas vraiment d’importance, personne ne va m’ennuyer au contraire, je vais passer pour un tombeur…mais toi, je ne voudrais pas que cela te complique la vie ou que tu aies des remarques désobligeantes.
Elle hoche la tête.
- C’est toujours le même scénario, l’homme en conquérant, la femme en pute ? Et la différence d’âge ne va rien arranger.
- Tu y vas un peu fort, ce n’est plus comme ça.
- J’aimerais te croire mais j’ai encore des doutes.
- Alors ?
- Alors rien pour l’instant, demain est un autre jour, profitons de l’instant présent !

Comments

[Lidia]

FRICTION...
Ah les femmes, vous savez ce que c'est...
incorrigibles, enfin presque...

[Lidia]

Je ne vais pas exposer une pyschologie de tête de gondoles, d'ailleurs faut se méfier des produits en tête de gondoles.
Ce texte est tout simplement beau, par sa pudeur, sa fraîcheur, sa frixion avec les âges et les sexes. Beau aussi par son sexisme posé sur le tapis de la caissière...
Entre la femme et l'homme qui paiera le plus cher? Question conne.Puisque : "demain est un autre jour, profitons de l’instant présent !"

J'adore.