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Presquevoix...
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31 mai 2008

Le grand jeu du couple retraité !

Mercredi 12 h, coup de téléphone, je décroche. Une voix lointaine, couverte par un brouhahas, m’annonce que j’ai gagné au « Grand jeu du couple retraité ». J’arrête immédiatement mon interlocuteur, en lui signalant que non seulement je ne suis pas retraitée mais que, vu la tournure politique et économique que prennent les choses, je  risque bien de ne jamais le devenir et de mourir avant ! Il s’excuse et raccroche !

30 mai 2008

Virginité

mai_2008_Canada_123

Pureté de la blancheur, symbole de la virginité chez la femme.

Virginité : condition nécessaire, leurre, obligation, idéal, besoin, fantasme ?
Jeune femme n’étant plus vierge se verra fermer la porte du mariage avec l’élu de son cœur si celui-ci y met la condition d’être le premier à percer l’Hymen de sa dulcinée…
« Mon fils, pour être un homme, un vrai, viens tester le bordel et les femmes d’amour, cela fait partie de ton éducation ! »
L’homme et la femme sont-ils égaux devant certaines coutumes, règles, idées ou cultures ?

 

Le principe de l’égalité pour moi signifierait qu’un homme qui veut une épouse vierge le soit lui aussi. Oui, mais si on peut contrôler cet état chez une femme, comment le contrôle-t-on chez un homme ?
Un homme qui se marie devrait avoir, toujours selon moi, des sentiments pour la femme à qui il s’unit. La femme qui lie sa vie à celle d’un homme devrait avoir suffisamment confiance en lui pour avouer sa perte de virginité.
Diable on n’est plus au temps des cavernes et encore dans des pays dits ouverts, non ?

Pffff, c’était ce que j’imaginais avant le verdict du procès de Lille et de l’annulation d’un mariage pour mensonge sur la « marchandise ».

 

30 mai 2008

Faire sourire le général

Le général était un pisse-froid, sec comme une trique. On ne connaissait aucune faille au général, le général était un roc. Debout à cinq heures, exercices de 5 heures à 5 heures 25, douche froide à 5 h 30 déjeuner à 5 h 45, départ pour le quartier général à 6 h,  arrivée à 6 h 15... une partition réglée à la seconde près. Pas de place pour l’imprévu, une hygiène de vie méticuleuse, un corps d’armée qui lui obéissait au doigt et à l’œil et, pour toutes distractions, des parades militaires et des cérémonies de décoration. Le général était le genre d’homme dont on pouvait dire à voix basse, sur son passage « Il ne rit que quand il se brûle.»
Le général était marié. Sa femme, Bernadette - 30 années d’active au service du général - avait déjà une belle carrière derrière elle ; il faut dire qu’elle avait été elle-même, fille de général. 
Le général était misogyne, personne  ne s’en étonnera. Il s’était marié par convenance, avait eu deux enfants réglementaires - un garçon et une fille – et  menait son « unité » familiale à la baguette. Il ne tolérait aucun manquement au règlement et ses sanctions étaient à la mesure de ses exigences. Son fils faisait une brillante carrière dans la cavalerie, quant à sa fille, il ne la voyait plus, pour incompatibilité d’humeur.
En 30 ans,  Le général n’avait jamais ri ; lâcher prise n’était pas dans ses habitudes.
Quand sa femme avait voulu passer son permis de conduire, à 50 ans, le général avait simplement dit, d’un ton qui ne souffrait aucune réplique «  Bernadette, une femme de général ne conduit pas, elle se fait conduire ! ». Mais sa femme tint bon.
60 leçons de conduite plus tard, Bernadette échoua à son examen. Ce fut un drame. Quand elle l’annonça au général, il eut un « rictus » qu’elle prit – peut-être n’eut-elle pas tort -  pour un sourire. Ce fut la seule et l’unique décontraction de la mâchoire inférieure qu’elle lui eut jamais connue en 30 ans de mariage ; elle en fut blessée.
A partir de ce jour-là, la vie de famille du général devint une véritable guerre de tranchée…

PS : texte écrit à partir de la consigne « Faire sourire le général » donné par le site des impromptus littéraires

29 mai 2008

Sourire à l’autre

Sourire à quelqu’un d’inconnu dans le bus ou dans le métro, l’avez-vous déjà fait ?

Attraper le regard, l’accrocher le temps d’un souffle et le retenir suffisamment longtemps pour que le sourire qui se dessine sur vos lèvres fasse le lien qui permettra à l’autre de répondre, voilà ce que je fais les jours où le temps maussade, les ennuis de la journée ou la fatigue me mettent le moral à zéro !

Ce qui est magique, c’est que ça marche, souvent la personne répond et ce sourire qui n’engage à rien apporte le petit rayon de soleil qui me manquait. Bon, je dois avouer que je choisis ma cible : la petite dame aux yeux rieurs et à l’aura engageante, la jeune fille écrasée par la masse imposante du gros monsieur qui la coince contre la fenêtre, la femme qui tente de maitriser son bambin sur ses genoux alors que lui veut partir explorer le bus et…je réalise, alors que j’écris, que mes cibles sont féminines. Oui, pas de messieurs dans ma ligne de mire, tiens, tiens !

Croiser le regard d’un homme et lui sourire seraient peut-être les signes d’une drague que je ne demande pas ? Et s’il prenait cela comme une avance sur des suites plus prometteuses ? Bon, aurais-je l’esprit mal tourné ou au contraire, mon instinct me préviendrait-il d’une audace au pouvoir ambigu ?

29 mai 2008

Comment réduire le déficit de la Sécurité Sociale en pédalant

v_lo2Ne serait-ce pas une photo "volée" de Roselyne Bachelot et de François Fillon, arrivant à l’Elysée ? Pour l’occasion, Roselyne avait troqué son merveilleux tailleur rose bonbon contre un pantalon plus approprié pour la pratique du vélo.
Eh oui, notre Roselyne nationale, reine de la pédale, a certainement lu l’étude de l’AFDC (la Fédération de cyclistes allemande), qui dit qu’un cycliste qui pédale au moins 30 minutes par jour diminue de 40 % la probabilité d’une mort précoce en comparaison à un non-cycliste. Le cycliste quotidien diminue également de 40 % le risque de tomber malade* et, bouquet final, il permettrait d’économiser 1200 euros par an à la Sécurité Sociale. A la place de M’sieur Sarkozy, je mettrai toute l’équipe gouvernementale au vélo, pour l'exemple !
En cette période de déficits publics, n’est-ce pas une piste intelligente à creuser ? Si on rajoute que le vélo permet d’évacuer le stress d’une journée de travail, comment résister au guidon qu’il nous tend ?
Alors qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? Qu’est-ce qu’on attend pour pédaler ?

* Je confirme, je fais du vélo tous les jours depuis 13 ans et je suis très rarement malade.

* Photo de C. V.

28 mai 2008

L’ampoule

Elle se souvenait qu’elle était sortie de chez elle à midi parce qu’elle n’en pouvait plus ; il lui était apparu comme une évidence qu’elle devait coucher avec le premier venu. Une nécessité. Une façon de retrouver  goût à la vie. Quand elle ferma la porte de son appartement, elle voulut faire marche arrière, mais non, elle devait coucher avec un inconnu. Personne ne le saurait à part elle et lui, qu’elle ne reverrait plus. Il fallait que disparaisse le petit goût amer de sa dernière rupture.
Le programme était simple : choisir un homme, engager la conversation et coucher avec lui. Elle avait toute la journée devant elle pour faire son choix.
Elle flâna dans les rues, suivit la Seine, laissa passer plusieurs occasions –  un homme qu’elle aurait pu suivre s’il n’avait fait le premier pas – puis s’assit sur un banc parce que ses chaussures la faisaient horriblement souffrir. Un drôle de type, aux allures de SDF, y était déjà assis ; il ne rentrait pas dans la catégorie qu’elle s’était fixée : elle était très à cheval sur l’hygiène. Pourtant, en le regardant à la dérobée, elle vit qu’il devait avoir dans les trente ans, qu’un drôle de chignon ornait le haut de son crâne et que sa salopette avait vu bien des orages.
Jamais elle n’aurait dû chausser ses nouvelles chaussures pieds nus. Elle  essaya tant bien que mal de juguler son ampoule qui avait pris des proportions inquiétantes ; la peau avait terriblement rougi et son pansement n’arrivait pas à couvrir toute la surface de son talon.
- Ca fait mal ? Lui demanda l’homme assis à ses côtés en la regardant l’air compatissant.
Elle hésita à répondre, mais ne voulut pas paraître mal élevée.
- Oui, quelle andouille je fais d’être sortie avec ces chaussures-là, juste aujourd’hui !
- Qu’est-ce qu’il y a aujourd’hui ?
Il la mit dans l’embarras. Que répondre à ça ?
- Rien, je voulais juste sortir de la routine.
- Vous voulez des pansements ? J’en ai.
- Merci.
Il chercha dans l’une des poches de son sac à dos et elle en profita pour le regarder plus attentivement. Il avait déposé sur le banc le livre qu’il était en train de lire, un auteur dont elle avait entendu parler sans le lire ; il finit par sortir sa boîte de pansements, l’air triomphant, et la lui tendit en souriant.
- J’en ai de toutes les tailles. Choisissez, lui dit-il.
- Merci, vous me sauvez la vie.
Et si elle lui posait sa question, à lui ? Après tout, pourquoi pas ? Il n’avait pas vraiment l’air d’un SDF, plutôt d’un routard. Elle l’embarrasserait, c’est certain,  il se demanderait si elle n’était pas folle, peut-être qu’il  partirait en courant, ou qu’il  appellerait la police ! Alors on téléphonerait à sa famille, on viendrait la chercher aux urgences et sa mère s’exclamerait comme d’habitude : « Mais tu es complètement folle ma pauvre fille ! »
- Je voulais vous demander… enfin c’est un peu compliqué… Est-ce que vous coucheriez avec moi ? C’est une question de vie ou de mort ! Conclut-elle gênée.

Il ne dit rien de ce qu’elle avait prévu. Après un  silence qu’elle trouva long,  il lui répondit.
- Si c’est une question de vie ou de mort, allons-y !
Il se leva, lui tendit la main, elle y glissa la sienne et il partirent ensemble. Où, elle ne se souvenait plus exactement mais ce devait être dans un de ces hôtels bon marchés dans le quartier de la République. Pourquoi cette histoire lui revenait-elle à fleur de mémoire ? Sans doute parce qu’il faisait beau, que le soleil avait la même transparence inhabituelle que ce jour-là, que ses pieds nus gonflaient dans ses chaussures en cuir et qu’elle se sentait seule depuis le départ de son fils en colonie de vacances. Ce type, elle ne l’avait jamais revu. Pourtant il lui avait donné une adresse, loin, en Grèce, une maison au bord de la mer, et il lui avait même dit, tu viens quand tu veux. C’était il y a tellement longtemps, mais elle savait où elle avait gardé l’adresse, au cas où…
Elle se souvenait encore de leur étreinte fugace et maladroite, et de ce livre de Kerouac, dont il lui avait lu des extraits jusque tard dans la nuit. Elle l'avait aimé.

27 mai 2008

La Sagesse de Mai 68

« D’abord, contestez-vous vous-mêmes ! »
Voici un petit slogan soixante-huitard qui tombe à pic, en ces périodes de narcissisme et d’individualisme galopants où l’on voudrait à tout prix que l’autre s’efface devant soi…
L’exercice est un peu difficile, je le concède,  il est toujours plus tentant de « contester » l’autre, plutôt que soi !
Vive mai 68 !!!

26 mai 2008

le premier matin

C’est leur premier matin, il la regarde dormir et il est troublé. Elle dort sur le ventre, un bras replié sous sa tête, l’épaule nue, la bouche légèrement entrouverte laissant fuir une respiration régulière. Ses longs cheveux noirs forment un éventail autour de sa tête, elle est abandonnée et il sent son cœur se gonfler d’amour.

Il la regarde tout émerveillé, se remémorant leurs ébats de la nuit, son impudeur, sa façon de le surprendre. Il se penche sur elle, la hume et sent son désir tapit dans l’ombre refaire surface. Il commence par de petits baisers sur son bras, son épaule, lui chatouille l’oreille, redescend sur la nuque, découvre son corps abandonné, s’enhardit, suit le sillon de ses reins. Elle frémit, il insiste, rapproche son corps du sien pour qu’elle sente son désir et soudain, reçoit un formidable coup de coude en pleine poitrine. Le souffle coupé, il gémit de douleur. Elle se retourne.

- Je déteste être réveillée le matin, de quelque façon que ce soit ! Cela me met de mauvaise humeur pour toute la journée alors fout-moi la paix !

26 mai 2008

Aimer

J’ai lu, dans le Magazine littéraire, cette dédicace D’André Gorz à sa femme, dite Kay, sur son exemplaire de « Traitre ». Je ne sais  pourquoi - ou plutôt je crois le savoir - en lisant ces quelques mots, les larmes me sont montées aux yeux, larmes vite réprimées puisque je surveillais un devoir commun de français dans une classe de seconde.

« A Toi dite Kay
parce qu’en étant
Toi tu m’as donné
Tout, y compris
Je. »

25 mai 2008

Le voyage en stop

Je l’ai laissé réciter son catéchisme*, rien de tel pour mieux comprendre un type, mais quand même, pour qui il se prenait ce vieux con… 30 ans de plus que moi, une bedaine confortable, des joues qui s’affaissaient, un look de presque retraité et il se mettait à me susurrer des choses bizarres  et à me mettre sa main sur les genoux alors que j’étais dans sa voiture depuis à peine une demi-heure. « Connard ! » Ça c’est ce que j’ai pensé, mais je ne le lui ai pas dit …
- Vous êtes mariée ? Je lui ai demandé, l’air de rien, en lui enlevant sa main qui se faisait insistante.
- Oui… mais …
- Mais quoi… ?
Là j’étais sûre qu’il allait me débiter le chapelet habituel, que sa femme et lui faisaient chambre à part,  qu’il ne couchait plus avec elle qu’une fois par an, qu’elle ne l’attirait plus, qu’elle était frigide…
- Ma femme… a d’autres chats à fouetter  !
Si j’avais été franche, je lui aurai répondu que ça ne m’étonnait pas, mais je n’ai pas pu. Il avait l’air un peu perdu dans son costume sombre et, après tout, en deux ans de stop, c’était la première fois que j’entendais cet argument. Je pouvais lui accorder une petite grâce…
- Qu’est-ce qu’elle vous reproche  ?
- Ce que je suis.
Là il marquait un autre point. Sa main était revenue sur le volant et il regardait attentivement la route, perdu dans ce que j’imaginais être la grisaille de ses pensées. J’avais bien une question qui me titillait le bout de la langue, mais est-ce que j’allais pouvoir…
- Et vous ?
- Quoi, moi ?
- Vous l’aimez ?
- Je la hais !
Et au moment où il prononçait ces mots, il s’est tourné vers moi en ajoutant.
- Je hais toutes les femmes !
A ce moment, les choses auraient dû  me sembler claires, mais il a fallu que j’ajoute
- Pourquoi m’avoir pris en stop alors, puisque je  suis une femme ?
- Pour me donner une raison supplémentaire de les haïr, a-t-il dit bizarrement.
Ce type était barge, c’était certain, et son costume sombre servait à cacher sa folie. J’ai compris que je devais me tirer de sa voiture le plus vite possible ou alors il pourrait m’arriver un gros problème…
- Vous avez peur ? Vous croyez peut-être que je vais vous violer ?
Je suis restée silencieuse.
- Et puis vous tuer ensuite ?
Je ne pouvais pas le laisser raconter de telles conneries sans rien dire. Dans un souffle, je lui ai répondu.
- Vous me faites pas peur, c’est pas la première fois qu’on me raconte des salades quand je fais du stop !
- Je vais vous faire une confidence, me dit-il tout de go, j’allais me tuer !
Silence. J’ai eu dû mal à déglutir mais je n’ai rien trouvé à lui répondre.
- Alors ? A-t-il repris presque provocateur.
- C’est votre vie après tout ! Et ça, je l'ai dit sans réfléchir ; maintenant, je regrette.
Il a fait le reste du voyage sans rien dire, les deux mains sur le volant. Il avait mis la radio qui gueulait des vieux tubes des années 70, et moi je regardais fixement le paysage qui défilait, afin d’éviter de croiser ses yeux dans le rétro. Avant l’entrée de la ville, il a freiné brusquement et m’a dit.
- Sortez !
- Vous voulez que je descende ici ?
- Oui, j’ai à faire.
Je suis descendue en articulant un « merci » et rien d’autre. Le lendemain j’ai acheté le journal local, une intuition, et il y était. Il ne faisait pas la une, mais la deuxième page. J’ai appris qu’il avait un garage, une femme et une fille de 22 ans. Le même âge que moi, ça m’a fait drôle. Je ne peux pas l’oublier.

* citation extraite de l’été meurtrier  de Sébastien Japrisot

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