Une histoire. Suite 2
Elle ne réagit pas. La sonnette
insiste. Elle ne réagit toujours pas. Pourquoi ?
Elle entend un claquement sec
puis des pas qui descendent lourdement les escaliers extérieurs. Elle s’est
instinctivement éloignée de la fenêtre ne cherchant pas à savoir qui a sonné.
Son cœur bat fort, elle pose sa main sur sa poitrine et calme de mots doux cet
organe qui s’est emporté tel un cheval fou. Ses yeux se posent sur la porte qui
conduit à l’escalier. A nouveau les mêmes pensées surgissent et elle se
retrouve face au même dilemme que tantôt. Lentement, elle bouge ce corps
crispé, ouvre la porte et descend lentement les escaliers intérieurs en
colimaçon, s’arrête à mi-course, penche le buste et découvre un carré bleu sur
le sol devant la porte, face à la fente qui sert de boîte aux lettres.
Elle se redresse et pose à
nouveau sa main sur son cœur et attend que la cavalcade dans ses artères se
calme. Elle descend les dernières marches d’un pas mesuré, se penche pour
ramasser l’enveloppe, reconnait l’écriture, la même.
Au salon, elle pose cette
deuxième missive à coté de la première, elle s’assied sur le canapé et les
regarde sans que son visage trahisse des émotions. Elle a froid, elle ajuste le
châle sur ses épaules, elle allonge le bras et effleure le papier. Avec un
soupir, elle se lève et se dirige vers la cuisine quand son oreille est attirée
par un petit cri. Elle s’immobilise, tend l’oreille, se retourne et se dirige vers
la fenêtre du salon. Elle scrute la rue, elle ne voit rien avec cette poudrerie
pourtant elle entend distinctement un miaulement. Elle enfile son manteau en
hâte, chausse ses bottes et sort. Alors qu’elle est sur le pas de la porte,
elle le repère. Un chat blanc et noir grelotte dans la neige et semble perdu. Il miaule à fendre l’âme. Elle l’appelle. « Minou,
Minou ».
Il tourne la tête et dès qu’il l’aperçoit, saute sur la première
marche et tout en continuant à miauler monte vers elle.