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Presquevoix...
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3 juillet 2007

Les vivants sont dans le corbillard, les morts suivent le cortège*

Le paradoxe que cette phrase soulève ne laisse  certainement personne indifférent. J’ai souvent l’impression d’être cette morte, dans ce cortège, qui suit pas à pas le corbillard dans une brume automnale ; Ne sentez-vous pas la mort sournoise qui entoure nos épaules de sa compassion bienveillante et nous murmure de sa voix douce « Ne change rien, ne change rien, ne change rien… » ? Ne vivons-nous pas entourés de morts ? Au travail, à la maison, à la télévision, dans la rue… J’en ai tant vu et j’en vois tant de morts ou presque-morts mais avant, moi aussi j'étais morte, avant je vivais heureuse au royaume des morts, mais c’était avant... Oui, nous sommes morts, parce que notre acceptation de ce qui est, notre impossibilité à  penser à côté ou en dehors de ce qui est établi, notre peur du changement**, notre incapacité à rire de nous-même, notre empressement à nous saisir des « hochets » que la société nous tend pour mieux nous enchaîner, notre inaptitude à écouter l’autre dans ce qu’il est profondément et notre tendance à l’écouter avec nos peurs et nos préjugés que nous n’interrogeons que rarement, notre impuissance à imaginer autre chose, nos certitudes… tout cela fait de nous des morts et creuse en  nous le berceau de notre inhumanité !

* Citation du Koan Zen. Pour un éclairage sur le Koan Zen, cliquer sur : http://mapage.noos.fr/goshinbudokai/koan1.html

**L’homme craint plus la perte de ses habitudes que la mort, disait Raul Brandão, auteur portugais du 19ième siècle.

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W
"Le vivant imagine la vie éternelle comme la planète imagine la tangente. Chaque instant est composé. Une force l'éloigne du terme, du fini ; une autre l'y attire." Paul Valéry, Mélange<br /> <br /> L'amour. La vie. L'envie. L'Amor. <br /> Sortilèges. Cortèges. Privilèges...<br /> <br /> A bientôt
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