Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Presquevoix...
Archives
29 juin 2007

Dieu et Marx peuvent-ils se tenir par la main ?

Oui, si l’on en croit Marjane Satrapi qui leur prête ces paroles communes d’encouragement, à son adresse, à la fin du film Persepolis : « N’oublie pas que la lutte continue ! ». Marjane me fait penser à la Mafalda contestataire de Quino sous la dictature de Videla en Argentine, le même petit bout de fille courageuse – sauf que Mafalda, elle, ne grandit pas puisqu’elle est un pur symbole -  qui met son grain de sel irrévérent partout. Marjane est une amoureuse de la liberté et de la tolérance, c’est sa grand-mère – libre-penseuse – qui les lui a instillées, et lorsqu’elle se retrouve, jeune adolescente, en Autriche, dans une pension catholique, les longues femmes noires, austères et intolérantes que sont les religieuses, ressemblent fortement aux « gardiens de la révolution islamique » qui sont surtout les « gardiens du dogme », protection efficace contre leur peur omniprésente ! D’ailleurs, ne voilent-ils pas les femmes parce que une femme non voilée est l’objet de toutes les tentations et de tous les débordements ? Et le premier débordement n’est-il pas l’érection qu’il pourraient avoir puisqu’elle n’est pas contrôlée… ?
Quelques séquences symboliques et synthétiques, dans des dégradés de noirs et de gris, suffisent à planter le cadre  historique - du Chah au régime des « Barbus » - sans oublier le rappel de l’influence de l’Occident sur l’histoire politique de l’Iran ! Et le long exil de Marjane en Autriche nous fait comprendre comme il doit être douloureux de vivre de l’intérieur, les « représentations » que les autres ont de nous… Comment supporter d’être considérée comme une barbare… !
Heureusement Marjane est issue d’une famille « éclairée » et sa grand-mère, au langage vert, n’a jamais mâché ni ses mots, ni ses idées ! Marjane poursuit son chemin de femme libérée, malgré les écueils qui se dressent à l’extérieur comme à l’intérieur. Le retour de Marjane en Iran, nous montre que dans ce pays la peur a fait son œuvre, mais que la révolution peut parfois bouillir sous les voiles… il suffit peut-être de se dire « qu’on a toujours le choix ! »
En regardant le film de Marjane Satrapi, on se prend à fredonner cette vieille chanson de Cookie Dingler qui commence ainsi « Ne la laisse pas tomber, elle est si fragile, être une femme libérée, tu sais c’est pas si facile.. », et on se dit que peut-être, un jour, toutes les iraniennes - et toutes les femmes -  fredonneront la même chanson sous leur voile et finiront par arracher les robes noires de l’oppression…

Commentaires
Presquevoix...
Newsletter
9 abonnés