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Presquevoix...
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3 juin 2007

« C’est à ne pas laisser en d’autres mains que les vôtres »

C’est à ne pas laisser en d’autres mains que les vôtres*... Voilà ce qu’elle m’avait dit avant de s’enfuire à toutes jambes. C’était une parfaite inconnue et j’avais maintenant dans les mains cette enveloppe renflée dont je ne savais que faire. Pourquoi m’avoir donné ça, à moi justement ?
L’après midi avait été chaude et je revenais chez moi par de petites rues tranquilles, après avoir flâné dans les magasins sans rien acheter, comme à mon habitude. Après qu’elle m’eut donné l’enveloppe, j’avais continué mon chemin comme si de rien n’était, la tenant  à la main, le plus naturellement du monde bien qu’elle commençât à me brûler les doigts.
Rue Flaubert,  je m’étais engouffrée dans une courette et j’avais décacheté à grand peine le papier brun les doigts tremblants. Ce que j'ai vu, je ne peux encore en parler sans sentir une pointe de tachycardie … Je pense que je ne devrais pas vous en parler parce qu’une fois qu’on sait, on ne peut plus oublier, et on ne sait plus quoi faire de cette image qui vous ronge le cerveau. Ça fait un mois que je vis avec, un mois de solitude. Ma conscience me dicte de ne rien vous dire, de m'arrêter tout de suite, mais il faut que je partage ça maintenant, ou je vais devenir folle !
Voilà… je ne sais pas trop par où commencer… d’abord … il y avait ce doigt… emballé dans du papier journal, je ne pensais même pas qu’on pouvait ainsi sectionner un doigt… l'anneau en or avec des traces de sang séché, et puis le journal, son journal,  je veux dire le journal intime de la fille à qui appartenait ce doigt,  que je lis et relis chaque soir, sans pouvoir l’abandonner...

* phrase extraite du roman de Régis de Sá Moreira  - le libraire -

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