Le Bureau des pleurs.
Il devrait y en avoir un dans chaque ville. On y entrerait sans frapper et on s’assiérait dans l’un des nombreux fauteuils disposés dans la salle. Des mouchoirs seraient placés sur de petites tables, prêts à accueillir nos larmes. Les murs seraient peints de couleur pastel et on y entendrait le silence ou les pleurs d’inconnus entrés là, comme nous, pour déposer leur douleur et leurs plaintes.
Dans ce lieu, il n’y aurait pas de faux-semblants, les pleurs, discrets ou bruyants, pourraient s’y exprimer sans retenue, sans souci des conventions.
Il y aurait aussi trois autres petites pièces, attenantes à la salle principale. Dans la première, on pourrait parler à quelqu’un qui nous écouterait, bienveillant, presque sans rien dire. Et, enfin, dans les deux dernières, on pourrait être serré dans les bras de quelqu’un, un court instant, en silence : dans la première pièce on serait étreint par un homme, dans la deuxième par une femme. Chacun pourrait ensuite revenir à la vie, le corps et l’esprit nourris et apaisés …