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Presquevoix...
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30 novembre 2006

effet miroir

Il m’arrive,  quand je fais cours et que je suis au degré 0 de mon thermomètre pédago-psychologique,  de sortir de moi sans pouvoir me retenir, et de devoir me regarder entrain de faire cours… Supplice s’il en est ! Et c’est là que tout va mal. Le public captif -  mais, je dois l’avouer, peu captivé – s’ébroue, bavarde, découpe, gribouille, s’avachit, se tord, mâche, soupire, ricane, se contorsionne… et là, deux solutions possibles : faire ou laisser faire… pour rattraper le soufflé pédagogique le cours suivant s'il n'est pas trop tard…

29 novembre 2006

Texte : Vérité ou Fiction ?

Dans les « histoires » que l’on écrit, Fiction et Vérité semblent presque obéir au principe des poupées russes. Peut-on vraiment déterminer comment elles s'entremêlent ? L’auteur lui-même, lorsqu’il devient narrateur, est agi par leurs souffles… 

28 novembre 2006

La secte de la croissance

Aux infos ce matin, un journaliste formaté (c’est un pléonasme) soulignait le drame du marasme de la croissance… Le mythe de la croissance est tenace ! C’est vrai qu’en Chine, pays où l’on croît à tout va, les gens ont l’air bien plus heureux que chez nous … le seul problème, c’est que les chinois ne peuvent plus respirer chez eux, mais ça, ce n’est pas très grave, ils viendront chez nous et on les accueillera à bras ouverts ! Donc, croissons et croyons en la croissance et, afin de perpétuer notre mythe,  multiplions les produits inutiles, consommons-les et consumons-nous ! Comme le disait justement mon mari – un homme sage et avisé -  on voudrait une croissance illimitée alors que notre planète est  limitée. Et  si nous apprenions à renoncer ?

27 novembre 2006

De la différence entre vivre et exister

Aujourd’hui, j’aurais aimé dire, comme le poète argentin Robert Juarroz "Aujourd’hui je n’ai rien fait, mais beaucoup de choses se sont faites en moi". Hélas, je crois bien qu’aujourd’hui, j’ai fait beaucoup de choses, mais rien ne s’est fait en moi !

26 novembre 2006

A quoi tient le bonheur...

(auto fiction)
Je pense qu’il est plus facile de rendre heureux le mari d’une autre que le sien ! D’ailleurs je l’ai vérifié. Attention, façon de parler, je veux dire que j’aurais pu le vérifier- comme tant d’autres - mais ça ne s’est pas fait ; au dernier moment, je n’ai pas pu sauter, question d’éthique ! Voilà, je peux juste dire que théoriquement, j’aurais pu rendre cet homme – que nous pourrons appeler Hubert, François ou Barnabé - plus heureux que mon mari, qui d’ailleurs n’est pas mon mari parce que nous ne sommes pas mariés. De toutes façons, mariés ou pas, le résultat est le même,  mais le tout  sans l’emballage de la cérémonie sacrificielle.
C’est vrai que mon vrai faux mari ne m’a jamais dit qu’il était malheureux, mais parfois, il y a des détails qui ne trompent pas, même moi ! ! !

25 novembre 2006

I had a dream...

I had a dream... Sarkozy, le visage blême, la mâchoire inférieure rigidifiée, le pardessus de guingois, était encerclé par un groupe de jeunes de banlieue qui  hurlaient : «  On va exterminer la racaille politique  avec notre nouvelle loi contre la délinquance des vieux ! ». Deux secondes plus tard, je me  réveillais…

23 novembre 2006

Je n'arrive pas à jeter mes vieilles chaussures

imagesJe n’arrive pas à jeter mes vieilles chaussures. Je ne sais pas pourquoi. Pourtant elles ne me vont plus vraiment. La dernière fois que je les ai mises, ma meilleure amie, Elisabeth - vous voyez qui c’est, Elisabeth ? - eh bien Elisabeth m’a dit, texto, on dirait une bourge qui veut se faire passer pour une prolo. Enfin, Elisabeth n’a jamais rien compris aux chaussures, ni à la vie. Elisabeth est une négation de la compréhension. Pour ne rien vous cacher, Elisabeth m’assomme depuis que je la connais et pourtant je ne peux me résoudre à ne plus la voir. Je sais, je suis un paradoxe vivant, mais je ne peux rien y changer. D’ailleurs, peut-être vaut-il mieux être ça que  rien du tout ! Au moins, je me distingue du commun des mortels.

Je me demande si je n’ai pas connu mes chaussures en même temps qu’Elisabeth. Quinze ans déjà. Quinze ans de chaussures et quinze ans d’Elisabeth. La seule différence entre Elisabeth et mes chaussures, c’est que mes chaussures je les porte alors qu’Elisabeth, je la supporte. Elisabeth, je l’ai connue en même temps que mon mari, aux thés dansants de la Coupole. A l’époque, nous dansions la salsa. Jean était un passionné de salsa, maintenant à part l’informatique… C’était notre jeunesse, nous étions alors fougue et passion. Je dansais avec Jean et Elisabeth dansait avec Pierre, l’ami de Jean. Puis moi je me suis mariée avec Jean et elle avec Pierre, qui  était un passionné de tango. Je me demande si au départ je n’avais pas un faible pour Pierre, j’ai même cru que lui aussi, enfin c’est loin tout ça, maintenant je suis avec Jean, et puis… Pierre serait-il si différent de Jean ? D’après ce que me dit Elisabeth, ce n’est pas le pied géant avec Pierre, mais il a au moins une qualité Pierre, l’informatique l’ennuie à mourir, condition nécessaire et suffisante pour que, maintenant, un homme m’attire. Bien sûr il n’est pas question  que j’échange Jean contre Pierre, non, comme je vous le disais tout à l’heure, j’ai trouvé chaussure à mon pied, mais avec le temps, le pied s’élargit et il a besoin de plus de confort, de plus de compréhension, de plus de chaleur, on a besoin de couler son pied dans un autre moule, juste de temps en temps… Pourtant, je ne m’y résous pas et je garde mes vieilles chaussures.

Jean, lui ne m’a rien dit sur ces chaussures que j’ai ressorties inopinément, mais Jean ne me dit plus rien du tout. Jean a la patience des hommes mariés depuis plus de dix ans. La patience ou l’indifférence, tout dépend du point de vue. Je ne me risque pas à avancer une opinion. Il  est toujours beaucoup plus difficile d’être objective lorsqu’on observe une situation de l’intérieur. Je ne peux quand même pas et me tenir à distance et être proche, à moins de devenir schizophrène !

Aujourd’hui, j’ai ouvert la grande poubelle, j’avais mes chaussures à la main, j’étais prête à les lâcher et je n’ai pas pu parce que  je me  suis soudain mise à pleurer. Tout d’abord, je n’ai pas compris ces larmes sur mon visage, je croyais même qu’il pleuvait. Serais-je émotive, moi qui me pensais plutôt sang froid et pieds sur terre ? Serais-je sentimentale, moi qui me voyais plutôt raison que passion ? Serais-je frustrée, moi que me voyais plutôt comblée que blessée ? Serais-je finalement une femme comme les autres ?

J’avoue que je ne me suis  pas encore comprise et maintenant que je suis assise sur ces marches et que je contemple mes chaussures posées en bas de l’escalier, devant moi, je laisse mon esprit vagabonder. C’est elles qui détiennent le secret, j’en suis sûre, elles vont bien me le livrer, il me suffit d’attendre. Je n’aurais jamais pensé que des chaussures puissent être si vivantes, elles sont comme une part de moi-même, un appendice relié à moi par un cordon insoupçonné. Je suis aussi mes chaussures, et les jeter ce serait jeter une part de moi-même. Qui pourrait s’infliger pareille punition ? Certainement pas moi !

Aujourd’hui je n’ai rien fait, je me suis juste contentée d’être, dans un temps suspendu, mais rien ne s’est fait en moi. Maintenant, je ne sais plus qui je suis, je ne sais plus où je vais, je ne sais plus ce que je veux. Je suis un filament accroché à un nuage, je suis une poupée désarticulée qui erre dans le chaos de la nuit, je suis l’univers écorché qui  éclate de rire au nez des étoiles.

Peut-être que je vais me laisser rouler au bas des marches et Jean me trouvera là, aux pieds de mes chaussures que je n’ai pas pu jeter… 

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